T R O I S I E M E P A R T I E .
Contenant la route d’IJlande à Bergues; la defcrip-
~ tion de Bergues, de la Norvège, &? peuples
jitués au nord de là Norvège.
Co mme j’avois ordonné à tous les pêcheurs que
le coup de vent du. 29 mai. avoit fait relâcher à Pa-
trixfiord',d’inftruire toute la flotte que je demeurerais
encore quinze jours en cette rade, pour etre plus à
portée de donner du fecours aux batimens qui en auraient
befoin , & pour ne pas les mettre dans les cas
de me chercher à tâtons dans la brume.,^je reliai en
effet dans laWime polition jufqu’au I J jfin. Je dirai
ici en paffant que tout bâtiment du Roi qui fera envoyé
en lllande pour'protéger la pêche, ne fera jamais
plus utile que lorfqu’iHera dans un port ou il
aura donné un rendez-vous general a tous les batimens
qui pourroient avoir befoin de fecours ou de réparation;
fa r la pêche d’Iflande eft fi étendue , qu’il faudrait
quatre frégates pour la protéger, & il régné en
ces parages des brumes fi épaiffes, qu’il n’efl pas quelquefois
poffible de voir un bâtiment à une portée de
fufil.
Le i j juin au matin, voyant apparence de vent
de fud, je fis porter une petite ancre avec un grêlin
au
Appareillage
tle Patrix-
ftord»
au fud-fud-oueft, pour pouvoir appareiller facilement
& promptement, foit enlevant cette petite ancre avec
ma fregate, foit en la laiffant lever à ma chaloupe.
La force de la tenue, la profondeur de l’eau & l’enfoncement
de l’anfe où j’étois m’engagerent à faire
cette manoeuvre. Il fit calme toute la journée, je levai
mes deux greffes ancres après midi, & le foir
à neuf heures, les vents étant de la partie du fud,
je mis à la voile. Je n’embarquai mes bâtimens à
rames queloïfque je fus en-dehors des pointes qui font
à l’entrée de la baie, parce que je pouvois en cas de
calme en avoir befoin pour me remorquer. J’ai oublié
de dire qu’il y a au fud de la pointe méridionale
de Patrixfiord, en-dehors, une anfe de fable jaune,
qui fait une reconnoiffance de quatre lieues & qui fert
de marque pour cette partie.
Le 16, je fis des relevemens,le long delà côte. Le
17 & le 18, les vents varièrent du ouefl-nord-ouell
au fud-oueft foibles avec de la brume. Le 19 , étant
en la partie de la mer, & en l’endroit même où il a
exifté autrefois pjufieurs ifles affez confidérables fous
le nom d'ifles de Goubermans, je fis fonder, & je
trouvai cent quarante braffes d’eau fond de vafe &
mêlé d’herbes.
Le plan de ces ifles a été levé par des ingénieurs
danois, qui ont fait la carte d’Iflande. Les infulaires,
c’eft-à-dire les Illandois racontent qu’elles exiftoient
au nombre de neuf; qu’elles n’étoient qu’à quatre
L I
Dirparition
des ifles de
Goubermajis.