Gat\ ou de celle de Hohnfiord qui eft encore plus au
nord, les terres ou les roches qui forment les lits
font très-baffe's; il n’y a aucun point remarquable,&
les terres du continent font très - éloignées. On ne
court cependant aucuffdanger a attérer au nord, fur-
tout par un' beau tems1; par - tout des pilotes fe pré-
fèntent; il y en a même quatre fur’ les deux îfles qui
forment la paffe de Henne-Gat (a). Ces pilotes qui’
font pêcheurs de profeifion, font toujours en mer,
lorfque le te-ms le permet ; &' aulfitôt qu’ils -découvrent
un bâtiment, ils forcent de voiles ou de rames
pour l’atteindre. Gette paffe eft, à mon eftime, par
do degrés 4,o,minutes de latitude.
• J’ai dit plus haut qu’en fortant de la paffe j’avois
gouverné aii oueft - nord - oueft pour m’éloigner de la
côte, & me mettre à-même deprofiter de tous les
vents. Ils étoient au fud & fud-fud-oueft, & ils pou-
voient. venir à i ’oueft. Je fis au oueft-nord-oueft i j
lieues, enfuite 2 y autres: lieues, au nord - oueft,. Sc
nord-oueft-quarjt-de-nord. Le 1 x à midi j’étois par 61
degrés 20 minutes de latitude , & par j .degré 34 minutes
de différence occidentale.du méridien de Paris.-
Je ne dois point oublier de faire remarquer qu’étant
à-12 lieues par.eftinie de la côte de Norvège, ;.jç -fis:
Ipnder, & que je ne trouvai point de fond, mais'
: ; qu’après
(a) Les îfles qui forment cette pafle Ce nomment IJennç & Fenr. Cette
paiTe fe nomme suffi Herlefiord ou Hennefiord, 1
qu’après avoir fait huit ou dix lieues de plus, je
trouvai 100 braffes d’eau fond de-fable gris vafeux;
cela confirme l’obfervation déjà faite, que plus on
approche les côtes de Norvège, plus le braffinage
augmente, & le fond devient vafeux ; que plus on
aproche les côtes de Chettland, plus le fond eft mêlé
de gravier & pierres noires, & qu’enfin au milieu du
chenal on trouve 70 brâffes d’eau fond de fable fin.
Comme ces parages font fùjets à la brume, cette remarque
eft effentielle.
Le 12, le 13, le 14. & le 1 J les vents toûjoürs foi-
bles, ne firent que varier. Ils fouffierent fucceftive-
ment de tous les airs de vent. Je dirigeai ma route félon
les variations,& le iy à midi j’obfervai dy degrés 20
minutes de latitude, & j’étois par 10 degrés y minutes
de longitude occidentale. Pendant ces quatre jours le
ciel fut couvert & la mer belle. Le 12 nous obfer-
vâmes 17 degrés de variation, & nous vîmes un banc
prodigieux de petits poiffons rouges qui avoient l’air
d’un banc de fable rouge qui brifoit dans une étendue
de plus de deux lieues. On rencontre fouvent
dans ces mers de pareils amas de poiffons qui peuvent
inquiéter des Navigateurs à la première vue, d’autant
plus que ces bancs de poiffons attirent une quantité
prodigieufe d’oifeaux, comme on en voit fur les hauts
fonds. Ces mers font auffi remplies de baleines. Je
vis le 1 y au matin un oifèau qui mérite par là fingu-
larité. qu’on en faffe mention. Il étoit grand comme
R
Remarques
fur les fondes
à la côte ds
Norvège.
Variation.
Banc dépolît
fons rouaes,