Cuite de l’aurore
boréale.
tonnes fe. changea vers minuit en des gerbes de couleur
de feu, du centre defquelles jortoient des traits
eu des lances- gui s’élevoient dans les airs comme
des fufées ;\ enfin après minuit ces colonnes
qui étoient arrangées avec la plus admirable fymé-
trie, fe- confondirent tout-à-coup: dans un brillant
cahos de cônes, de pyramides , de rayons , de gerbes
& de globes de feu. Ce feu célefte s’éteignit infenfi-
blement; mais la- nuit fut lumineufè jufqu’au jour.
On a vu de .ces phénomènes en divers liecles &
en divers pays(<?);mais quelle en efUa caufe? Pourquoi
fè font-ils remarquer du côté du Nord ? Comme
il eft permis a tout le monde d’avoir fbn fyftème, je
hafàrderai mes conjectures fur. l’aurore boréale qu’on
appelle ainfi à caufè de fà reffemblance avec l’aurore
pour la clarté ; & qu’on nomme plus communément
aujourd’hui lumière- fèptentrionale, parce qu’elle fe
fait remarquer dans la partie du nord ou du fèpten-
trion. i°. Je crois que la matière de l’aurore boréale
eft la mêmé que; celle des éclairs que les expériences :
(» ) M . B e r n ie r , tom e V, p a g e i j j .
G r é g . d e T o u r s , - h i ll . d e l ’a c ad ém ie 17 2 -1 ; .
J o u rn a l de s fa v an s 1 7 1 4 . , p a g e 5C8.
C a iv i f iu s , r e c u e il d ’o b fe r v a t io n s , p a r M M . d e l ’acad . d e s fç ien c e s .
A b r é g é cfe G a flen d i:,’ to k ie V , p a g e “ 245:. '
3 1 e v o l ; d e s ;t r a n fa û io n s ip h i l p f o p h i q u e s d e la f o d é t é r o y a le , d e
L o n d r e s . .
M ém o ir e s litt é r a ir e s d e la g ra n d e Bretagne^
: M ém o ir e s d e T r é v o u x 1 7 3 0 , p a g e 5 0 5 . •
ont démontré n’être autre que le feu électrique.
20. Que le mouvement journalier de la terre forme
un flux continuel de cette matière vers les pôles; ce
qui fait que ce météore fè montre vers les régions
polaires. 30. Qu’il faut une certaine denfité, difpofi-
tion & confiitution de l’air pour rapprocher, raflem-
bler & prefTer les particules ignées, au point que leur
fermentation produife ces gerbes, ces fufées & ces
colonnes lumineufes qui caraétérifent l’aurore boréale.
4°. Que tous les mouvemens rapides, les variations
latérales, les. apparitions fubites des colonnes
proviennent de leur attraétion & répulfioa
mutuelle & alternative; ce qui eft une propriété naturelle
du feu éleétrique, comme le prouvent l’attraction
&larépulfion alternative des feuilles d’or & des
autres corps légers par des globes éleétriques. y0. Que
fi ce météore ne paroît que rarement ,'c’eft parce que
l’air a rarement la denfité propre* & la conftitution
xequife pour le produire.
Les plus célèbres Phiîofbplics ont été 'long-tems
dans l’opinion que l’élément du feu étoit répandu
dans tous les êtres, & que les corps folides' & fluides
étoient abondamment imprégnés de particules ignées.
Je crois que l’oether de Newton, le feu élémentaire
pur de Boerhaave, & le feu éledrique font une même
fubftance, dont les effets différens varient félon le
degré de force, félon la puiffance, l’impulfion, l’agitation,
la direction, & la quantité des matières alTem-
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