Conjecture
fur un haue
fond.
après avoir ordonné à l’Officier de quart de faire fonder
à minuit; ce qui fut exécuté. Après avoir filé:
65 braffes delà ligne, on cria fond, pareeque le plomb,
n’en demandoit plus: mais comme le fuif qu’on met
fous le plomb pour prendre l’impreflion du fond ne
marquoit rien, on crut qu’on s’étoit trompé, & l’on
ne voulut point m’éveiller, comme j’avois dit de le
faire fi l’on trou voit le fond. Je conjeâure. que nous
avons paffe fur l’extrémité du banc:» & que nous avons
eû la fonde des accords : ce qui me le perfuade, c’eft
qu’examinant au jour le gros bout du plomb, où l’on,
met le fuif, je le trouvai empreint de quelques, grains,
de fable fin dont avec le doigt on fentoit l’afpérité,
& je penfe que la grande agitation des vagues a voit
lavé le plomb pendant qu’on le retiroit du fond de:
la mer,d’autant plus facilement que -l’empreinte n’é--
toit chargée que d’un fable très-fin, qui. paroiffoit.
même mêlé de vme..
Le 10 & le 11 nous eûmes continuation du même,
tems, les vents de la partie de l’elt toujours violens,
& la mer toujours grofle
Je m’eftimois le 11 à midi parla latitude dedi degrés
20 minutes, & par 19 degrés 30 minutes de différence
occidentale du méridien de Paris. Après midi,
les vent vinrent au fud-eft; ils étaient moins impétueux
, je trouvois cependant le tems encor trop mauvais
pour attaquer la terre, mais voyant à. quatre heures
palier.plufiçurs bâtimens qu’on nomme Dogres,.qui
coûtaient vent arriéré-au nord-oue’ft; je jugeai que
ces bâtimens qui étaient des Pêcheurs qui alloient
en Mande, avoient vû & reconnu la veille les Mes
de Ferro, & que certains de leur pofition ils faifoient-
route pour aller chercher les Mes de Wefterman qui
font au fud de l’ifle d’Mande. La manoeuvre de ces
dogres,& l’ennui du mauvais tems me firentprendre-
le parti d’arriver. Je tins cependant un peu- plus le
vent que ces pêcheurs, & je fis gouverner au nord-
nord-oueft,. afin d’atterrer plus haut, c’efi-à-dire, plus
à l’eft que les illes Wefterman.
Je fis cette route toute la nuit, & le lendemain
12 mai,, à y heures du matin , j’eûs connoiffance du
cap Heckla, reftant au,nord-eft , difiance de S lieues.
Ayant reconnu le cap Heckla, je fis route au ouell-
nord-oueft pour aller prendre connoiffance des illes
de Wefterman que je vis à huit heures. Je pris hauteur
à midi, & par la différence de ma latitude ob-
fervée à celle des relevemens,, je trouvai que la côte,
était portée en général trop fud de 8 minutes fur le
grand plan de M, Bellin, publié en 1767. Nous ob-
fervâmes le matin fur le cap Heckla 29 degrés de variation.
J’obfervai que le cap Heckla adeux pointes qui-
fe prolongent à l’eft & à l’oueft. Nous vîmes auffi le
mont Heckla qui eft à peu-près dans le nord-ouell,,
corrigé du cap. Le volcan de cette montagne, un'
des plus confidérables de la terre, eff connu par fes..
éruptions fréquentes & quelquefois terribles; J’enpar--
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Atterragsî
d'Iflande.