Détail du
plan de Bergues.
tant dé célérité. qu’ils- peuvent atteindre des ours &
des loups. Voilà ce qu’on peut dire en abrégé déplus
intéreffant fur ces peuples du Nord. Je reviens à la
ville de Bergues. j ’ai promis de détailler le plan de
fon port.
- Lai ligne nord & lùd qui' cl! tracée fin* lë plan ne-
marque pas le nord du mondé, mais feulement le
nord de la bouflble qui varie dans la baye de Bergues
de 21 degrés. La lettre A marque la pointe de la
Citadelle, qui n’eft défendue que par de mauvais
retranchemens où l’on peut defcendré facilement.
B . la Citadelle qui n’eft autre choie qu’une Redoute
avec du canon ; elle eft très-aifée à efcalader du côté
de la porte. C. Le Château dont toute la force con-
fifte en une batterie d’environ vingt pièces de cànon
de moyen calibre qui battent larade &Ieport. D. La
mature, ou la machine à mater lès bâtimens; il y a
trois brades d’eau au pied de cette mâture, ainli
on voit que'des frégates de quarante & cinquante canons
peuvent s’y réparer. E . Le marché public & général
des denrées. F. La ville qui environne le port.
K. Roche fous l’eau, fur laquelle j’ai touché', & qui
eft ordinairement marquée par une baiilè. L . Tonne
Ou bouée, qui défigne le coffre ou le corps mort
d’appareillage : il y a quelquefois dix à quinze bâtimens
amarrés fur ce coffre en attendant lé vent pour
appareiller. M. HleSanduick, fur laquelle i ly a quelques
mauvaifes pièces de canon ; à côté de cette ifléi
j’ai placé une ancre pour dé'figner le mouillage qui:
eft dans lé nord*quart-nord-eft de l’ifle. On mouillé-
par vingt rdriq &affes. d’eâu,>& l’on a desgrêlins
amarrés aux otganàüx<]ui font fur l’ifle & fur les roches
àl’eft de Sanduick, au pied defquelles il y a trois
brades d’eau, comme je l’ai marqué fur le plan. On
ne peut placer que trois frégates ou deux vaiffeaux de
ligne dans ce mouillage. N. Nuham, où l’on peut encore
amarrer deux gros vaiffeaux en mouillant une
grade ancre au large, -& s’amarrant par derrière à
terre. Ce pode eft ordinairemeht ôtCijpé par deux
ou trois vaiffeaux baleiniers,., parce; qtfj.1 y a un éta-
bliffement à terre pour tirer Fhuile des baleines
ou des loups marins. F. Côrderiéloù l’on peut faire
toute la garniture d’ape frégate. On voit par ce plan
qu’il n’eft pas poffible de mouiller dans la baie à caufe
de la profondeur de l’eau. Ainfi, lorfqu’on arrive dans
cette baie & que le vent eft contraire, il faut louvoyer
pour gagner le mouillage de Sanduick, ou s’approcher
à une portée de fufilde la groffe bouée, qui marque
le coffre d’appareillage à l’entrée du port. Il eft
très-inutile delaiffer tomber l’ancre à moins d’être à
une portée de fufil de la bouée, car elle chaderoit;
elle ne tiendroit point, vu que le fond eft en talus;
on ferait obligé de remettre à la voile. Je crois avoir
inftruit le leefteur de tout ce qui peut intéreffer au
fujet du port & de la ville de Bergues, on peut conclure
que c’eft une relâche de reffource dans les mers
0 .2
InftrufHoiî
pour mouil.
1er à Bergues.