cher le mont Jeugle, & me rendre enfuite fous la pointe
de Bredervick, où tous les pêcheurs étoient raflemblés.
Le 4, je mouillai à Patrixliord,où je reftai quelques
jours pour donner aux bâtimenS françois tous les lè-
cours dont ils avoient befoin. Je ne parle pas ici des
relevemens du mouillage ni de rien- de ce qui peut le
concerner, en ayant déjà fait mention. Après avoir
pafle huit jours à Patrix-fiord, je me diipofai à partir
pour aller à Bergues en Norvège prendre un mois de
vivres; mais avant de quitter la partie occidentale d’if-
lande, il eft à propos de dire quelque chofe du Groenland
j la terre la plus voifine d’Iflande.
Nous n’avons du Groenland que des connoiffances
imparfaites. Quelques Géographes l’ont regardé juf-
qu’à préfent comme une ille, d’autres le regardent
comme une péninfule. Ce pays fut découvert par le
nommé Gunbiorn, & plus particulièrement reconnu en
982 par Ar/c, furnommé la Tête Rouge, qui y palTa
d’Iflande. Les pâturages verds qu’il y trouva lui firent
donner à cette terre le nom de Groenland, qui lignifie
terre verte. Il y vit des Sauvages qui fans doute y
avoient palfé de l’Amérique, mais fur l’origine def-
quels il n’y a rien de certain. Le Roi de Norvègeinf-
truit de cette découverte, y fit paffer une Colonie &
des Millionnaires. Les Groënlandois fe révoltèrent en
125‘6-, contre le Roi Magnus ; mais ce prince aflifté des
Danois les remit fous fa puiflance en 1261. La pefle