Différence ou
erreur des
cm tes»
Le 24, les vents varièrent & firent le tour du compas,
tantôt foibles & tantôt vioîens, mais la mer
toujours greffe. Je gouvernai au fud-quart de fud-
oueft; & le 2y à midi, fétois par 60 degrés y8 minutes
de latitude, & par 19 degrés 30 minutes de
différence occidentale du méridien de Paris. En pointant
ma carte, je vis que la partie du fud des ifles de
Ferro me reftoit à l’eft trois degrés nord, diftance de
cent dix lieues fur la carte de M. Bellin, & rapportant
mon point fur les cartes hollandoifes, la même
partie du fud des ifles de Ferro me reftoit à l’eft-
nord-eft diftance de quarante-deux lieues, ce qui fait
foixante-huit lieues de différence en longitude, ou
environ fept degrés fur ce paralelle. La roche du fud
de ces ifleseft, fuivant M. Bellin, par 6 1 degrés 17
minutes de latitude, & la carte hollandoifè la place
par 6 1 degrés 44 minutes, c’eft-k-dire 27 minutes plus
nord. Ces différences, tant en latitude qu’en longitude,
me furprirent & me mirent dans l’incertitude
fur la direétion de la route, mais je me décidai à at-
têrer fur la pointe méridionale des ifles de Ferro, fuivant
la latitude que lui donnoitM. Bellin. Je dirigeai
ma route en conféquence, & j’obfervai le foir au coucher
du foleil la déclinaifon ded’éguille aimantée que
je trouvai de 23 degrés 30 minutes.
Le 26 à midi, ayant fait 43 lieues à Peft-fud-eft
avec un vent d’ouèft frais, j’obfervai la latitude que
je trouvai comme la veille de 60 degrés j8 minutes,
& j’étois par 14 degrés 58 minutes de différence occidentale
du méridien de Paris. Comme je n’ayois
point de différence en latitude, après avoir gouverné
depuis vingt-quatre heures à l’eft-fud-eft avec attention,
je conjeéturai que la variation n’étoit que de
deux airs de vent ou de 22 degrés.. 30 minutes.
Le, 27 à trois heures du matin , ayant couru depuis
le 26 à midi à l’eft-quart-fud-eft avec des vents
de nord, & de nord-nord-oueft très-frais & la mer
mâle, nous eûmes connoiflancc des ifles de Ferro.
je paffai à deux lieues dans le fud d’une roche qui
eft auffi au fud de ces ifles, & qui me parut à une
lieue de terre. Je remarquai des brifans à une demi-
lieue de cette roche. A midi, je pris hauteur fous la
terre,& je connus, en faifant cadrer ma latitude ob-
fervée, mes routes «Sr mes relevemens, que ces ifles
font bien placées fur la carte de M. Bellin. J’ai tiré
deux vues de ces terres qui ferviront à les reconnaître.
Voyez planche II. fig. 6 & 7. MAI. Sauvetir &
Penne, qui ont mis au jour le Neptune François, marquent
dans la table des marées,, qui fè trouve à la
tête de leur ouvrage, que la mer eft pleine aux ifles
de Ferro dans les nouvelles & pleines lunes à douze
heures. Nous trouvâmes 18 degrés de variation ob-
fervée par deux hauteurs correfpondantes. Après
avoir doublé les ifles de Ferro, je dirigeai ma route
pour paffer au Nord & à vue des ifles de Schettland,
mais n’en ayant point connoiflance le 28 à quatre
E 2
Variation
cftimée.
Planche II.
fig. 6 & 7.
V. pag. 17,,