heures les vents vinrent à l’oueft, le tems fe radoucit,
& le ciel s’éclaircit. Je mis le cap au nord pour me
tenir de bout à la marée qui alloit de jufant fuivant
mon eftime,& à dix heures jerevirai au fud-fud-ouefl:
pour prélènter la proue au flot. A l’ouvert de l’Iroife
les marées courent fùd-ouefi: & nord-eft.
Le 9 , à deux heures du matin je fondai, & ayant
trouvé même brafliage&même fond ,"je fis gouverner,
à l’eft- quart-fud-eft, les vents au Queft-nord-ouefl:, très-.
frais, la mer belle, mais le tems couvert, & l’horifon
borné par des grains de pluie que les vents faifoient
pafler devant nous. A midi j ’eus connoiflance de Fille
d’Oueffant qui reftoit au nord-eft ,dillance de J lieues.;
il y avoit une heure de flot, je forçai de voiles pour
profiter de la marée, & je mouillai dans la rade de
Breft k cinq heures.
Ainfl s’exterminée cette première Campagne, dans
laquelle j’ai fait entrer quelques obfervations de mon
fécond Voyage; mais comme il ne m’a pas été pof-
fible de les placer toutes, je les joins ici en forme de
iupplément aux quatre parties qu’on vient de lire.
S S S
V
S U P P L ÉME N T
S U P P L E M E N T
a u x q u a t r e p a r t ie s d e l a r e l a t io n
D’UN V O YA G E DANS L A MER DU NORD.
C ont e n a n t le retour en IJlande, le pajfage entre
les ifles ‘aux Oifeaux, une defcription abrégée du
Groenland, la defcription du port de Brandfoom
en Norvège, des remarques fu r les fondes, 2f la
.navigation du Dogre-banc, la relâche au port
d'Oflende ,des note s fu r Ventrée de ce port & celui de
Dunkerque, enfin Je retour à B r e f par la Manche.
A ü s s i t ô t que la frégate la Folle fut défar-
mée, je partis pour aller rendre compte de ma mif-
Ron k M. le duc de Praflin. Ce miniftre me dit qu’il
falloit me dilpofer k faire au printems le même
voyage. Je lui demandai par préférence k une frégate
la Corvette l’Hyrondelle de feize canons de fix,
& armée de cent vingt hommes d’équipage, parce
que les qualités de ce bâtiment le rendoient plus propre
qu’un autre aux opérations que je me propofois
de faire. Je me rendis à Breft k la fin d’avril pour
commencer mon armement.
Le 10 mai j’étois en rade, & je n’attendois que le
vent favorable pour mettre k la voile. M. le duc de
Praflin eut la bonté de m’accorder les deux premiers
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