le rivage en plufieurs parties de l’iiïe. Sur les côtes
où la mer ne porte pas de bois ; les habitans font du
feu avec de la tourbe & des arettes de poiflbn trempées
dans de l'huile faite avec des foies de morue..
Dans plufieurs endroits, en creufant la terre, on arrache
de vieilles racines, qui prouvent, que Fille fut
autrefois couverte de bois.
foMe. M. Olave m’â aulïi montré dés morceaux d’une
elpece finguliere de bois qu’on trouve dans le fable s
& plus fouvent au milieu des pierres. Ce bois qu’il
nommoit en latin lignum fojjile eft noir, lourd, & refi
lèmble à l’ébene. Les Mandois le nomment fcbwar-
tzen brandy qui veut dire en françois noirs tifons. On
le trouve en morceaux larges & minces, & toujours ■
entre des rochers-qui l’enveloppent. Ge bois (fi c’en
eft un) mérite toute l’attention des naturaliftes. Voici
ce que m’en dit M. Olave dans une de fes lettres.-
5, Ad petrefaélorum claffem quidam retulerunt ligna
,, foflilia, non recle, fortè quia iplà non viderunt;,
„ natura-enim illorum qua ligpi inftar diffendi, edo-
„ lari,.. & nitidifllme perpoliri patiuntur probat con-
,, trarium. Non tamen hoc fofîile genus lignum eft
„ nec vegetabile cum vafa - non habeat fucco nutri-
}, tio recipiendo idonea, non in terra radices agat nec
„ fupra terram diffundat ramos. Ab Mlandis fehwar-
3, tztn brand fivè nigrum tigniffti appellatur, E fifluris
j, rupum felè exferit impurum,. corticofum vel magis
„.terreftre; intrinfecus fibris gaudet fubtililfimis, in
longitudinem poreétis, quo penitius eft eo perfeétiu*
optimum flexilè, eboeno non cedit. Hinc ab acco-
„ lis in orbes,feriniorum pedes, menfas, & c . torna-
„ tur. Omni ligne gravius in aquamergitur, non pu-
trefeit, nec igni admotum facile iriflammatur, lèd
„ uritur terræ inftar. Materia videtur elle ligni ana-
„ logum, generatione minérale ; quà ratione inlflan-
-3, dia primum provenerit tam diu latet, quam diu
33 ejus conftitutio perfpeéta non habetur. Quare ne
3, foret curæ pretium ejusnaturam exquifitius rimari ’ .
3, Le lêéteur ne fera pas fâché que j’aie rapporté ce
fragment de lettre qui peut fervir à faire connoître la
nature de ce bois foftile.
Un botanifte trouverait en Iflande bien de l’occu- photos,
pation. Je n’entre point dans le détail des plantes
falubres que la terre produit en grande quantité, &
dont plufieurs font inconnues en France: ces objets
ne font point de mon reffort, mais j’ai remarqué,
en admirant la fagefle de la Providence, que les fim-
ples les plus néceiïaires. aux habitans y font très-communs,
comme l’ail ,1’ofeille & le cochlearia, excellens
ppéfervatifs contre le fcorbut, la maladie dominante
du pays. On y trouve auffi par-tout de l’angélique'; elle
y croît en fi grande abondance, que les habitans en
font fouvent leur nourriture, & en donnent à leurs
beftiaux ; elle eft d’ailleurs d’un goût exquis, & d’une
grandeur extraordinaire.
Mais la plante la plus finguliere & la plus précieufe * *