Mes des Or-
eades ou Or-
keney.
tagne nommée Famogen dans l’ille Suderoë, fur laquelle
on voit un lac qui afon flux & reflux à la même
heure que dans le port de Lobroë. 11 eft pleine mer
aux illes de Ferro le jour de la nouvelle & pleine
lune à 12 heures.- Ces illes font fujetes à des. brouillards
qui caufent des rhumes, le lcorbut,'Sc les autres
maladies qui viennent de l’humidité. Elles ne font
autre chofe que des rochers couverts d’un peu de terre,
allez féconde cependant pour rendre 20 pour 1. Toute
lamoilfoneftenorge. Les troupeaux de moutons font
la richelTe des habitans, dont on porte le nombre à
vingt mille âmes. Tout le commerce de ces illes con-
fifte en fuif, en peaux,en viande de mouton falé,en
plumes, en edredon, en bas, bonnets & chemifes de laine.
Ces illes font affez bien placéesfur la carte du Neptu
n e ^ fur celle de M.Bellin. Laroche nommée Le
M o in equi eft au fud de ces illes & qui paroît de loin
comme un bâtiment, eft par y degrés $ minutes de
longitude, ou différence occidentale du méridien de
Paris. Ayant pris hauteur dans la ligne eft & oueft
corrigée de cette roche, je connus qu’elle eft par 6 1
degrés 17 minutes de latitude. La variation au fud des
illes de Ferro eft à mon eftime de ly degrés.
Les Orcades font un amas d’illes au nord d’Ecoffe,
dont elles ne font féparées que par le détroit de Pent-
land, qui a deux lieues & demie de large & quatre &
demie de longueur, on en compte 67, dont 28 lont
habitées. Ces illes furent très-peu connues des anciens,
car les Hiftoriens ne s’accordent pas fur leur nombre.
Pline & Pomponius - Mêla n’en comptent pas plus de
quarante. Us ont fans doute regardé comme des rochers
plufteurs de ces illes qui font très-petites, que
les habitans appellent Holms, & qui fourniffent cependant
de bons pâturages. Ces illes ont été gouvernées
par des Rois- particuliers, mais les Ecolfois les
détrônèrent forfqu’ils s’en rendirent maîtres ; les Danois
, ou plutôt les Norvégiens s’en emparerent dans
la fuite, mais les Ecolfois les reprirent en 14.72. On
les regarde aujourd’hui comme provinces d’Angle-
. terre; elles dépendent du comté de Marton ; elles ne
payent tous les ans à l’état que y 00 livres fterling. Le
climat de ces illes eft bon, mais froid & humide. La
récolté eft en orge, qui vient très-abondamment. Les
habitans ont beaucoup de beftiaux &font très - adonnés
à la pêche, deforte que le poiffon & le boeuf falé
font le principal commerce de ces illes. Elles four-
nilfent aulli cependant des fuifs, des cuirs, du lèl,des
peaux de lapin, de l’orge & des étoffes de laine. Les
côtes qui environnent ces illes offrent par - tout des
bayes &des anfes qui forment.des ports & des mouillages
excellens, mais il faut les connoître pour y entrer
fans danger, car les marées y font très - fortes,
& les courans très-violents. Un maître de navire de
Dunkerque m’a rapporté un trait bien frappant des
courans des Orcades ; il m’a dit que s’étant trouvé de
calme dans un corfaire de Dunkerque, à environ deux
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