d'Ejl-Norderfiord où une frégate puifle fe réfugier; fon
: mouillage eft à ftribord en entrant à deux cables de
terre fous les cabanes des Iftandois, Les pêcheurs
vont mouiller au fond de la baie, mais il faut pafTer
une barre fur laquelle il ne relie à baffe-mer qu’onze
pieds d’eau. La mer y jette auffi des bois ; dans cette
baie eft une rivière où l’on prend beaucoup de fau-
mons. A la pointe orientale du golfe,il y a une bat-
ture ou une chaîne de roches qui porte plus au large
qu’elle n’eft marquée fur les cartes hollandoifès. A.
l’eft de cette chaîne de roches, on voit quatre ifles
allez hautes & très faines ; la quatrième eft à l’entrée
,de la baie de IÜipbaye où l’on peut .mouiller près de
terre ftribord ou bas-bord, mais il faut prendre garde
à un grand banc qui tient le milieu de la baie, & ne
permet pas de louvoyer. A l’eft des quatre illes dont
je viens de parler, on voit une grande ille plate qui
lè nomme Ulakiland, au pied de laquelle il y a un
mouillage dans l’oueft. Cette ifle eft dans le fud*
quart-fud-eft, corrigée de fille Grims où l’on mouille
dans la partie méridionale. On y eft à couvert des
vents de la partie du nord, mais il faut être prêt à
appareiller lorfqu’iis viennent à fouffler du fud-eft où
du fud-oueft. Les marées y font très-fortes, leur direction
eft eft & oueft. On trouve un bon mouillage
à la pointe de Roodehoek à l’abri des vents du fud-
eft par dix braffes d’eau fond de fable au fud d’une
roche ronde, qui eft faine & très-remarquable. J1 y a
aulli
aulTi bon mouillage à Oudeman de tout vent de fud •
mais II le vent vient delà partie du nord,il faut mettre
à,la voile. Voilà ce que j ’ai appris des pratiques
que j’avois à bord, & de plulieurs pêcheurs de morue,
avec qui j’ai fouvent eu des entretiens relatifs à
la matière que je viens de traiter. Je parlerai plus bas
des ports ou rades de la partie de l’eft de fille.
Je crois qu’en lifant ce journal perfonne ne fera
furpris que je falfe des obfervations, & que j’entre à
minuit, comme à midi, dans tous les portsd’Illande
Perfonne n’ignore que dans la fphere paralelle, ou
fous les pôles, on a ilx mois de jour & ftx mois de
nuit; que plus on approche du pôle,plus les jours &
les nuits ont de durée, félon les faifbns, Tout le
monde fait aulii que, par la réfraction, le foleil nous
éclaire, quoiqu’il foit fous fhorifon ; que cette lumière
s’appelle crépufcule; que le lever ou le cou* j01!r coai
çher du foleil fait le crépufcule du matin, ou le nuel-
crépufcule du foir; & qu’enfin plus l’obfèrvateur
s’éloigne de l’équateur & approche des pôles, plus
il y a de crépufcule. Ainfi fon comprend fans peine'
qu’en Jftande, qui s’étend au nord jufques fous le cercle
polaire, on jouit à la faveur du crépufcule d’un
jour continuel à pouvoir lire & écrire à minuit, depuis
le mois de mai jufqu’au mois de feptembre, & que le
foleil ne fc couche pas, & refte fur fhorifon huit jours
avant, & huit jours après le folftice d’été, c’eft-à-dire
à-peu-près denuis le 12 juin jufqu’au premier juillet,
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