fix Caporaux, fix cens dix Anfpaffades, cinquante-
quatre mille-trois cens foixante-fix Soldats, fix mille
onze Matelots, onze cens quatre-ving-fèize femmes ou
enfans, ce qui fait plus de foixante-dix-huit mille per-
fonnes. Oflende n’a commencé à être fortifié qu’en
1572. C ’étoit cependant une ville-connue plufieurs
fiécles auparavant, car on voit dans la grande chronique
Départ d’Of-
tende.
de Flandres que Robert de Frife dixiéme Comte
de Flandres, mourut en 1093, après avoir gouverné
2 2 ans, & bâti trente Eglifes dédiées à S. Pierre, dont
la première fut élevée à Oftende. L’abrégé de la chronique
de Flandres (a) fait aulfi mention d’Oftende en
parlant de Philipes Elfaten feizieme -comte de Flandres
qui mourut en 1 19 1 , & qui fit pendre & expofer fur
des roues le long de la côte depuis Blankemberg jufi.
qu’à Oftende, quatre-vingt Gentilshommes normands
qui s’étoient emparés de quelques navires appartenans
à la princeffe de Portugal fa femme. Dutems de Phi-
îipes Elfaten on trouva fur la côte près d’Oftende un
monftre marin qui avoit 40 pieds de longueur & 8grof-
fes pattes. Jacques Marchantiers dans fa defeription de
Flandres livre premier page 79, dit en parlant de ce
monftre, Rojtro aquïlino yCriftâgladiatâ ; l’expreffion
de crijla gladiatâ me ferait juger que cet animal étoit
un Efpadon, peut-être d’un efpéce particulière.
Après avoir fait réparer k Oftende le bâtiment du
(») Chronique abrégée, chap. xxiij. p. 30 & 3T.
Roi & rafraichi l’équipage, je me difpofai le 12 de
feptembre à continuer ma route pour Breft.
Le 13 k midi les vents k l’eft, bon frais, le tems
fombre, je fortis du port en rangeant la jettée de l’eft.
Quand nous frimes en dehors desjettées nous mîmes
le cap à l’ouefl, pour paffer au-fud de la bouée qui
eft à l’extrémité du banc devant le port. Après avoir
dépafle cette bouée nous gouvernâmes du oueft-nord-
©ueft au oueft-fud-oueft, côtoyant la côte k trois
quart de lieues de diftance jufques devant Nieuport,
que nous arrondîmes en nous écartant un peu plus de
terre. A 4 heures nous mîmes le cap au fud pour éviter
la pointe de l’eft du B ra c ,& gagner l’entrée de la rade
de Dunkerque du côté del’eft. Lorfqu’étant au large
du brac du côte de l’eft, on veut approcher la terre
pour gagner le chenal, on doit mettre la tour de
Sainte Catherine par les deux tours de Bergues, en
tenant cependant celle de Bergues un peu k l’eft de
celles de Sainte Catherine, qui eft la feule tour qui
foit fur la côte en cet endroit. Connoiffant par la
fonde ou l’augmentation de l’eau, que nous avions paffé
la pointe de l’efc du brac , & que nous étions dans le
chenal de l’entrée de la rade, nous gouvernâmes au
nord-oueft & nord-quart-oueft fous le petit hunier pour
aller chercher notre mouillage. A quatre heures <Sc
demie -nous laifiames tomber l’ancre par 7 brades d’eau
fond de fable vafard»& nous affourchâmes eft&oueft
même fond & même braffiage. Etant affourché, jere-
M o u iü a g e
Dunkerquâ.