riaux pareils le long dès lits de Bergues dans tous les
endroits où l’on peut mouiller; car il ne faut point
croire qu’il y ait mouillage par-tout, quoiqu’on foit
au milieu des terres & des roches ; fouvent même il
eft néceflaire de faire trois ou quatre lieues pour gagner
un ancrage,parce qu’il n’y a pas moins de quatre
vingt à cent brafles d’eau d’un mouillage à l’autre.
A deux heures après midi, les vents étant venus au
fud foibl.es.,- nous, appareillâmës. Etant fous voile, ils
vinrent au uueft-nord-ouefl: & nord-oueib J’eùp bien
de la peine à doubler la dernière pointe' qui forme-
l’entrée de la baie de Bergues du côté de l’oueft, fur
laquelle pointe il y a une balife pour marquer une
roche fous l’eau. Au milieu de la baie ,à une lieùe du
mouillageI nous éprouvâmes un courant très-violent'
qui nous empêchoic d’avancer & nous faifôit relier comme
à l’ancre, ayant cependant du vent & toutes voiles
dehors ; ce courant étoit formé par le jufant qui fortoit
des deux baies, qui font l’une au nord & .l’autre au
lùd de la citadelle. Je fis armer tous .les avirons de la
frégate, & paffer en avant les canots & chaloupes
pour la remorquer. Je me tirai à force de voiles &
de rames.de ce courant, qui auroit pu me porter fur
là côte . du nord. A lix heures, je mouillai par neuf
brafles d’eau fond de fable, & la frégate ayant évité
de bout au vent après avoir filé quarante brafles de
cable,, échoua fur une grande roche plate, Tunique
danger qui foie à craindre dans eetté rade. 11 y avoit
Courant' violent
dans la
baie de Ber-
gue,-.-
Mouillage à
Bergues.
Roche fous
l'eau,