Remarques
fur l’attérage
de Norvège.
82 R E L A T I O N DrUN V O Y A G E
nom d'Holmen-Graac. On en prend connoiffance pour
approcher la terre : cette paffe eft à fix milles de Ber-
gues. On voit, par ce que je viens de dire,, qu’il
vaut mieux altérer aü fud qu’au nord, parce qu’il y
a plus de pafles dans la partie méridionale, qu’elles
font plus faciles & que l'es courans portent au nord
le long de la côte; au relie, le vent doit décider ,
mais je crois que la meilleure latitude pour prendre-
terre ell celle de §0? degrés 4.0 minutes.
On peut approcher la terre fans rien craindre, elle
eft très-faine, la côte db Norvège préfente par-tout
un afpeét effroyable, c’eft une chaîne continuelle de-
rochers dont la vue fait frémir, mais rien ne doit empêcher
d’acolier.; car, comme je l’ai déjà dit, on
peut ranger ces rochers de fort près, & quand on ell
à deux lieues de terre, il vient toujours des pilotes:
norvégiens à bord, à moins qu’il n’y ait une tempête;
mais, dans un tems ordinaire, les pilotes vont
jufqu’à trois lieues au large joindre les bâtimens qui
arrivent:, ils nagent même à- l’envi pour gagner de
vîtelTe; mais le premier canot qui peut jetter une-
rame à bord d’un navire, a droit de le piloter, &
toutes les autres yolles, ou petites chaloupes norvégiennes,
fe retirent non cependant fans demander du
bifeuit ou de l’eau-dé-vie qu’ils aiment beaucoup. ,
J’ai dit que de tout tems on pouvoir aller chercher
la terre, cependant s’il faifoit -de la brume, & fi les:
vents étoient de la partie du ouell- nord.-ouefl gros: