d’eau. On peut y entrer par le nord & par le fud ;
mais la meilleure rade de toutes lesiflesdeSchettland
eft celle de Laerwick, qui eft environ quatre lieues
plus nord que la dernière. La rade de Laerwick peut
contenir une armée navale. Il y a chaque année vers
la S. Jean cinq cens navires de pêche mouillés devant la
ville de Laerwick. Les Hollandais qui font tous les ans
la pêche du harang fur ces côtes, nomment cette rade
la grande Baye ou la baye de Braffa-Sound, à caufe de
l’ifle de Braffa qui forme la rade & la garantit des vents
d’eft. Pour entrer dans la rade de Braffa par le fud il
fautlaiffer à ftribord l’ifle de Braffa à une encablure, &
fuivre le canal pour aller devant la ville de Laerwick,
où l’on mouille par ? , 10 & iy braffes d’eau, félon
que l’on veut aller plus ou moins près de terre & de
la ville. Au nord de la ville font les veffiges d’un fort
qui battoit la rade, & qui a été détruit par M. Bart.
On connoît facilement l’entrée de la rade de Laerwick
par l’ifle Noff, qu’on nomme aufli Hang-Clifou Hang-
lip , à caufe d’une roche remarquable qui eft pendante
dans la mer & forme une voûte naturelle. Cette ifle
eft à l’èft de Braffa, & fert de reconnoiffance pour le
port de Laerwick; la mer marne de 8 pieds dans cette
rade aux grandes marées, & de y pieds dans les marées
ordinaires. La marée n’eft point forte dans la baye de
Laerwick ; le flot y entre par le fud de Braffa, & le
jufan porte au fud par conféquent. La marée eft plus
forte vers le nord du canal & la paffe eft plus difficile.
Voici comme on fort par le paffage qu’on nomme
Nord-Sound, & les précautions qu’on doit prendre.
J’ai dit que le flux portait au nord. Il faut appareiller
de la rade de Laerwick aux deux tiers du flot. On fait
route pour laiffer à ftribord, à un tiers de lieue, une
petite ifle qui fe nomme Holm o f Cruefter, à caulè
des roches qui font fous Peau, à un demi-quart de lieue
à l’oueft de. cette ifle. Lorfqu’on a doublé cette ifle, &
qu’elle refte à l’eft - quart-fnd-eft, on n’a plus rien à
craindre de ces roches qu’on nomme Fabarre. On continue
fa route en fuivant le milieu du canal, jufqu’à
ce qu’on voye la paffe fe rétrécir ; alors, pour éviter
un banc qui eft dans le milieu du plus étroit de la
paffe, & fur lequel il n’y a de baffe mer que 1 2 pieds
d’eau, il faut paffer de l’un ou de l’autre côté de ce
banc: fi l’on range le côté de Pifle Braffa on doit s’en
tenir k deux encablures, mais fi l’on range la côte de
l’oueft on peut s’en approcher à une demi-encablure,
parce qu’elle eft très-fàine ; en fortant de ce goulet on
trouve la route plus large, mais on la voit bientôt fe rétrécir
encore plus qu’auparavant. Il s’agit alors de bien
gouverner, & de ranger un iflet ou un rocher qu’on
nomme Scotland de préférence à la côte de Brafla,
parce que dans cette partie l’ifle Braffa eft garnie de
roches fous Peau qui s’étendent à un tiers de lieue de
terre. Lorfqu’on a double Pille ou la roche Scotland
& la pointe la plus feptentrionale de Braffa,îe paffage
■ devient très-beau entre les rochers nommés les Frères
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