Dénombre-
ent des ha-
tans.
£ 3
Religion.
Moeurs.
dans l’intérieur; on n’y voit ni or ni argent, mais elles
font meublées avec la plus agréable fimplicité.
La ville de Bergues peut compter trois mille mai-
fons, & plus de vingt mille âmes ; il y vient annuellement
des habitans de Hambourg, de Breme & de
Lubeck, s’y établir pour le commerce du poiflon.
La Religion qu’on profeffe eft la Confeilion d’A u t
bourg, ou le Luthérianifme, connu en Allemagne
fous le nom de Religion évangélique ; c’eft celle du
prince & la dominante dans toutes les poiTeiîions du
roi de Dannemarck ; mais toutes les autres Religions;
font tolérées (néanmoins fans culte public), pourvu;
qu’elles ne troublent point l’Etat. Tout habitant,de-
quelque condition & de quelque religion qu’il foit, elî
protégé fans aucune différence par le gouvernement,
perfonne n’eft inquiété par rapport à fa confcience.
Quand aux moeurs des habitans de la ville de Bergues
, il eft difficile de fatisfaire le lecteur fur cet article
, car c’eft un compofé de différentes nations jg
beaucoup d’Allemands & d’Ecoflois y font venus fuc-
ceflivement s’établir, & fe font alliés avec les naturels
du pays; les hommes font la plupart forts
robuftes, peu polis, quoiqu’affez affables aux étrangers
par vue d’intérêt. Il n’y a point de nobleffe à-
Bergues , tous les habitans fqnt négocians, & font'
le commerce en gros ou en détail.- Il y a cependant
quelques familles diftinguées, mais.en petit nombre.
Les femmes font en- général laborieufes, elles
s’occupent de leur ménage & de leur commerce;
elles ne donnent point dans le luxe ; elles reçoivent
volontiers les étrangers qu’elles aiment beaucoup;
elles font fur-tout bon accueil aux François, mais les
maris font très-jaloux de ces derniers; les Norvégiennes
font belles, mais elles n’ont pas beaucoup d’éducation.
11 régné plus de politeffe dans-les autres villes
de Norvège; mais dans tout ce pays, les hommes
ont plus de goût pour le plaifir de la table que pour
celui de l'amour,. Ils aiment le3 liqueurs fortes, &
font grands fumeurs de tabac. Ils s’affemblent entr’eux,
& préfèrent leur eftaminet à la fociété des dames ; ce
qui porte celles-ci à s’en dédommager fans myftere
avec les étrangers plus aimables & plus galans.
La garnifon de Bergues eft compofée d’un bataillon
de troupes réglées, d’une compagnie franche de
cent cinquante hommes, & d’un petit détachement
d’artillerie, ce qui fait environ fix cens hommes.
Le commerce de la- ville de Bergues confifte en
toutes fortes de poiilons, en marchandifes graffes,
en peaux & en bois. Ces denrées viennent des provinces
feptentrionales de Bergues. Le port eft bon &
ffir, & peut contenir un grand nombre de bâtimens
de toute grandeur. Ce port à encore l’avantage de
ne jamais geler, & d’être navigable en tout tems.
Les habitans de Bergues ont environ quatre-vingt
bâtimens qu’ils emploient au commerce du dehors,
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Garnifoa.
Commerce.