Marbre.
Crjftat.
M<!taax.
de fe retirer. Quelque chofe de bien remarquables
c’eft que fi l’on y jette une pierre de quelque groffeur
qu’elle foit, la force du bouillonnement la rejette.
M. Olave m’a dit que les habitans voifins des fources
chaudes y font cuire leur viande & leur poiffon, &
que les voyageurs y font bouillir de l’eau pour faire
du thé.
On trouve du marbre en quelques endroits de l’If-
lande , & très-fouvent du cryftal dans les rochers.
Le cryftal d’Ulande a la propriété de doubler tous les
objets qu’on regarde au-travers. M. Horrebows penfe
que c’eft moins un cryftal qu’une efpece de pierre
Séculaire, lapis fpecularis. 11 fe trompe, ainfi'que
quelques auteurs qui ont cru, à caufe du tiffu feuilleté
de ce cryftal, qué c’étoit une forte detalc. On l’a
mis aufii au rang des félénites ; mais il ■ èft démontré
que c’eft un fpath calcaire, qu’il faut prendre garde
de confondre avec d’autres fubftances qui lui reffem-
blènt. On peut confulter à ce fujet l’excellent ouvrage
d’Huygens fur la lumière, & les mémoires de
l’académie desfciences, année 1710, p. 34.1.
L’Illande renferme dans fon fein des mines de cuivre
& de fer, & j’ai moi-même fouvent trouvé dans
les montagnes des morceaux purs de çes métaux.
M. Horrebows allure qu’on rencontre tous les jours,
prefqu’à la furface de la terre, de gros morceaux d’argent
; ce que je n’ai point vu, je n’ai même entendu
dire à perfonne qu’il en eût découvert.
Il y a du foufre dans les montagnes & dans les Soufta.
plaines. On le recônnoît par les vapeurs qui s’élèvent
delà terre, & par le vpifînage des fources chaudes.
Le foufre eft toujours couvert d’une couche de limon
ou de labié. Ce limon eft de différentes couleurs,
blanc, jaune, vert, rouge & bleu. On creufe feulement
deux ou trois pieds pour trouver de très bon
foufre. On choifit de préférence les endroits où l’on
voit une petite éminence, au fommet de laquelle eft
un foyer par où s’exhale une vapeur chaude. A peu de
diftance de l’éminence, on trouve du foufre en petits
morceaux détachés, mais c’eft fous l’éminence même
qu’on trouve le foufre le plus compaét & en plus
grande quantité. Les ouvriers qui travaillent à l’exploitation
des mines de foufre, ont foin d’envelopper
leurs fouliers de morceaux de gros drap de laine
pour ne pas fe brûler les pieds ; en effet le foufre for-
tant de la mine eft fi chaud,qu’il eft impoffible de le
tenir dans les mains.
M. Horrebows critique M. Anderfon fur ce qu’il
dit qu’il n’y a point de bois en Mande; il fait enfuite
le détail de deux ou trois forêts, qui, dit-il,ont plus
d une demi-lieue de tour. Pour moi, je n’ai point vu p-f
du tout de bois 5 & l’on m’a dit qu’il y avoit feulement bois,
en quelques endroits des broffailles & de petits buiffons,
tels que des ronces & des genévriers : mais la Nature
toujours bienfaifante, dédommage les infulaires par
l£ quantité prodigieufe de bois que la mer jette fur
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