la nature veuille les dédommager de l’abfènce du fo-
leil & de la perte de la lumière.
Le 2 feptembre ayant gouverné depuis 24 heures
au fud-oueft, les vents variables du fud-eft au nord par
grains, j’obfèrvai à midi y 8 degrés 2 minutes de latitude,
& je m’eftimois par 17 degrés 10 minutes de
■ longitude occidentale. J’étoistrop oueft pour avoir
connoiffance de l’ifle Rokol, qui ne peut être vue que
de quatre ou cinq lieues. Ne voyant point cette ifle,
je conjedurai que mon point étoit bon, car fi j’avois
été dix lieues plus eft que je ri’étois, j’aurois vu
Rokol, & fi au contraire j’avois été dix lieues plus
oueft que mon eftime j’aurois eû en paffant connoif-
lànce de l’ifle d’Iflande. ’
Le 3, le 4 , le y & le 6 les vents varièrent & foufflerent
alternativement de la partie du fud & de la partie de
l’oueft, très-gros frais & la mer mâle. Lorfqu’ils fou-
floient de l’oueft je prenois la bordée du fud, & lorfqu’ils
paffoient au fud je prenois celle del’oueft pour me met*
tre à portée de profiter des vents d’oueft & de fud oueft.
Le 6 a midi les vents fkuterent de l’oueft au nord-oueft
dans un grain. J’obfervai y x degrés xo minutes de
latitude, & mon eftime me mettoit par .16 degrés y 2
minutes de longitude. Après avoir pris hauteur je fis
gouverner au fud-quart-fud-oueft, pour me mettre
avant la nuit dans le fud desroches nommées B rüfil,
que les cartes hollandoifes placent par y 2 degrés de
latitude, & celles de M, Bellin par y x degrés. A <5
D A N S L A ME R DU N O R D . t6 t
Meures, les vents toujours nord-oueft, gros frais, ayant
coupé la latitude de Ë ra jîl, je fis gouverner au fud-
fud-eft;& je pris fucceflivement un peu plus de l’eft'
àmefure que je gagnois au fud,;
Le 7 à midi j’obfervai 48 degrés yo minutes de
hauteur polaire, & l’ifle d’Oueffant me reftoit à l’eft-
4, degrés fud, diftance 78 lieues.
Le 8 à huit heures du matin, ayant toujours gouverné
à l’eft-fud-eft depuis la'hauteur, les vents de la-
partie de l’oueft, bon frais, je mis le cap au fud-eft.
quart-d’eft , parce que les vents tombèrent au fud-
oueft, qu’ils pouvoient venir au fud, & qu’il falloit fc
défier des courans de la Manche,c’eft-à-dire des flots'
qui font plus forts que les jufàns: j’avois fondé à quatre
heures du matim, j’avois trouvé x 00 braffes d’eau fond
de fable roügâtre & morceaux brifés de divers coquillages
brillans. J’obfervai à midi 48 degrés 21 mi--
nutes de latitude,& l’ifle d’Oueffant me reftoit à l’eft'
4 degrés nord, diftance de 27 lieues. Je continuai à
gouverner au fud-eft quart-eft jufqu’à 4 heures & demie
que je fis fojider. Je trouvai 90 braffes d’eaufond
de fable moins rougeâtre, & des morceaux de coquilles
moins brifés que dans la fonde du matin. Cette-
fonde & l’eftimeme mettoient dansl’oueft-quart-fud-
oueft d’Oueffant , diftance de 18 à 20 lieues. A cinq
heures, les vents toujours‘au fiid-oueft, gros frais,-
avec de la brume, je fis prendre les ris dans les huniers
, & je mis le cap au oueft-nord-oueft. A fept
Sôndé
térage.
Sende