Variation.
Planche,
fii». g.
V. pag.
8 3 R E L A T I O N D’U N V O Y A G E
. Je m’affûrai d’abord de la variation par trois différentes
obfervations; Tune ortive, l’autre azimutale,
& la troifieme méridienne. Le rapport de ces trois
obfervations me démontra que la déclinaifon de l’é-
guille aimantée eft de 17 degrés yo minutes fur les
côtes de Norvège fous Tille de Bommel. J’obfervai
la latitude à midi, & je connus par celle des rele-
vemens que Tille Bommel efb 1 y minutes plus nord
qu’elle n’eft marquée fur la carte à grands points du
KeUune. j ’ai fait la même obfervation dans, ma féconde
campagne, & j’ai trouvé que toute la côte dè
Norvège eft plus nord de 1 y minutes qu’elle n’eft marquée
fur la carte en queftion. Enfin je remarquai que
les terres extérieures & au large des lits de Bergues lè
reffemblent prefque toutes. ' C e font par-tout des roches
de la meme »’.auteur, également hachées & configurées;
ce qui rend cetattérage très-difficile, puit
qu’il n’y- a qu’une grande habitude qui paille faire
connoître le fieu où l’on prend terre. On peut dire
que dans une étendue de douze lieues de côte du
côté où j’ai attéré, il n’y a que le mont Bommel en,
Tille de ce nom qui Ibit remarquable. J’en ai tiré la
U. vue, voyez planche il. fig. 8. Les terres du continent
r ne peuvent guères fefvir de reconnoiffance, parce
qu’elles font prefque toujours embrumées, couvertes
de neige, 5c d’ailleurs très - reculées. 11 y a plufieurs
paffes pour entrer dans les lits ou la rivière de Bergues.
Depuis Tille de Schuttnefs jufqu’à la ville de
Bergues,
D A N S L A M E R D U N O R D . 8r
(Bergues, on compte feize milles danois (a ), qui font
environ trente lieues de France, & dans cette étendue
de côte , il y a huit palfages pour entrer dans lés
lits de Bergues. En venant du large du côté du nord
-de Bergues, il y aufli deux paffes très fréquentées;
la plus nord de ces deux paffes n’eft qu’à fix milles
danois de la ville. Au nord de ces deux paffes, il y
en a encore quelqif autres, mais elles font li peu connues,
fi peu f r é q u e n té e s , & fi difficiles, qu’il ne faut
pas les compter.
Voici le nom de toutes les paffes, à commencer
par la plus méridionale: io. Stavangerfiord, près
de Stavanger, à feize milles danois de Bergues;
2°. Schuttnefs., qui eft le commencement des lits, à
quatorze milles; 3». Udcire à treize milles;/,,0. Bom-
melfiord a onze milles ; y». Solmenfiord à cinq milles;
6°. Papefiord à quatre milles; 70. Cruixfiord à
trois milles; 8«. Jettefiord à près de trois milles 3
Tou eft de la ville.
Les deux paffes ou ouvertures fréquentées du côté
du nord font i°. Herlefiord; cette paffe eft entre
deux ifles très-avancées en mer, connues, fous les
noms de Henne & de Feyer, à cinq milles de la ville (b).
2° Foensfiord; il y a dans le milieu de cette féconde
paffe une petite ifle haute, connue fous le-
(a) Le mille danois vaut environ deux lieues de France.
-OÙ Cette paite s’appelle auûî Hennefiord où Hennegat.
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