« Un caractère encore plus frappant peut se
prendre de la direction des lames par rapport à la
couronne ou à la partie triturante.
« Celles d’ en bas sont inclinées en arrière, c’est-
à-dire que l’angle aigu qu’elles forment avec le plan
de trituration est dirigé en avant, du moins dans
leur partie radicale; car le sommet des antérieures
se recourbe un peu en arrière.
« Celles d’en haut, au contraire, sont inclinées
en avant, où l’angle aigu qu’elles font avec le plan
de trituration est dirigé en arrière.
« Il est toujours aisé de distinguer l’arrière de la
dent de l’avant : la trituration entamant bien plus
en avant qu’en arrière, c’est le bout le plus profondément
usé de la couronne qui est toujours l’antérieur.
« Il faut remarquer cependant que l’inclinaison
des lames sur la couronne diminue aux deux mâchoires
à mesure que la détrition augmente. Les
lames postérieures qui s’usent plus tard, s’usent
un peu plus vite, parce que leur développement
vers la racine continuant quand celui des lames antérieures
a cessé, elles sont poussées en dehors avec
plus de force ; d’où il arrive que la tablé de détrition
devient de plus en plus perpendiculaire à la
direction des lames.
« On distingue encore les dents appartenant à
chaque côté, parce qu’elles sont convexes à leur face
interne, et un peu concaves à l’externe. »
S ur les défenses des É léphans, la structure, l’accroissement,
les caractères distinctifs de l’ivoire et sur ses maladies.
— F in des remarques générales su r les dents.
» Nous ne nous arrêterons pas à réfuter l’opinion
de quelques modernes, que les défenses de l’éléphant
sont des cornes. C’est une vieille idée soutenue
par Pausanias, déjà complètement réfutée par
Philostrate, et que personne n’adopte plus.
« Au contraire, la plupart des anatomistes qui
pensent que les dents croissent comme les os ordinaires,
par une sorte d’intussusception, prennent
leurs preuves de l’ivoire, de ses maladies et de ses
accidens.
« Cependant l’ivoire se forme, comme les autres
dents, des couches successives transsudées par le
noyau pulpeux.
« J ’ai ouvert moi-même l’alvéole de la base d’une
défense sur un éléphant frais, et c’est là que j ’ai
vu évidemment un noyau pulpeux d’une grandeur
énorme et entièrement dépourvu de toute union organique
avec la défense qu’il avait cependant sécrétée.
Quoique l’individu fût parfaitement frais, on
ne voyait pas la moindre adhérence entre la défense
et le noyau ; pas la moindre fibre, pas le
moindre vaisseau ; aucune cellulosité ne les liait :
le noyau était dans la cavité de la défense comme
une epée dans son fourreau, et n’adhérait lui-même
qu’au fond de son alvéole.
« La défense est donc dans son alvéole comme
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