forment les premiers commencemens des racines.
« Ces racines et les pédicules qui leur servent de
noyaux s’alongent ensuite par deux raisons : d’abord
les progrès des lames de substance osseuse qui, s’a-
longeant toujours, forcent la dent à s’élever et à
sortir de 1 alvéole $ ensuite l’épaississement du corps
de la dent par la formation des couches successives
qui, en remplissant le vide intérieur, n’y laisse
presque plus de place pour le noyau gélatineux, et
le refoule vers 1 intérieur des tubes des racines.
« Il ne se produit point d’émail ni de cortical sur
les racines, parce que la lame interne de la capsule,
qui a seule le pouvoir de sécréter ces deux substances,
ne s’étend pas jusque-là.
« Je pense que c’est en partie à cette absence
d email qu’est due la corrosion qui commence sur
les racines, sitôt que la portion de la couronne qui
leur correspond est usée jusqu’à elles.
« A cette époque la racine a pris tout le développement
qu’elle pouvait prendre ; le noyau pulpeux
est entièrement repoussé par les couches avec lesquelles
il a rempli lui-même la cavité qu’il occupait.
Cette force d accroissement de la racine cesse donc
de contrebalancer 1 accroissement des parois osseuses
de l’alvéole, et celles-ci poussent continuellement
la racine en dehors. Elle commence à se carier aussitôt
que, se montrant de la gencive, elle est exposée
à l’action septique de l’air, de la chaleur et de
l’humidité de la bouche.
11 Ce qui donne à mes yeux quelque probabilité à
cette idée, c’est que la corrosion commence plutôt
à la jonction de la racine et de la couronne qu’à la
pointe de la racine. J ’en ai plusieurs preuves dans
mes échantillons. On peut en juger aussi parla petite
dent que .représente M. Corse, Trans. phiL,
1799, tab. vi, lig. 3. Peut-être encore la compression
mécanique que la racine éprouve de la part de
l’alvéole contribue-t-elle à sa destruction, comme
on attribue la destruction des racines des dents de
lait à la gêne qu’elles éprouvent par le rétrécissement
de leur alvéole, occasioné par le développement
des dents qui doivent leur succéder.
« Au reste il faut toujours qu’une partie de ces
molécules soit absorbée organiquement ; mais ce ne
serait pas le seul phénomène dans lequel un corps
devenu étranger serait pompé par les vaisseaux ab-
sorbans, et disparaîtrait. La chose est connue de
reste pour les liquides. Pour les solides, je crois qu’on
en a des exemples dans quelques séquestres. On
peut voir à cet égard la dissertation d'Alexandre
Macdonald sur les nécroses.
« Les dents des deux mâchoires de l’éléphant se
distinguent aisément par leur forme. Celles de la
mâchoire supérieure ont leurs lames disposées de
manière que leurs sommités sont toutes dans une
surface convexe. La table produite par leur détri-
tion est aussi convexe. C’est le contraire pour les
deux choses dans celles de la mâchoire inférieure.