Des molaires.
Molaires ou mâchelières. Ces dents au nombre
de vingt, dix à chaque mâchoire, sont distinguées
en petites molaires ou bicuspidées, et en
grosses molaires ou multicuspidées.
Petites molaires ou bicuspidées. Elles sont au
nombre de huit, quatre à chaque mâchoire, et placées
de chaque côté deux à deux à la suite des dents
canines.
M. le professeur Baumes, dans son Traité de la
première Dentition, ouvrage que la Société royale
de Médecine couronna en 1782 , avance qu’il n’existe
pas dans l’enfance de petites molaires avant le renouvellement
des dents. En effet, les deux molaires
qui se trouvent à cette époque de chaque côté de
l’une et de l’autre mâchoire , et qui forment le complément
des vingt dents de lait, ont leurs couronnes
très-développées et en bourrelet. Ces couronnes sont
surmontées de trois, quatre, cinq et même six petits
tubercules, principalement à la mâchoire supérieure
5 elles sont ordinairement aplaties et sillonnées
dans leur milieu. De plus elles ont entre elles
une direction divergente : cette dernière disposition
rend plus solide leur enchâssement dans le tissu alvéolaire
, qui n’a pas, à cet âge, le degré de fermeté
qu’il acquiert dans la suite. En un mot, ces dents
présentent un grand nombre de caractères que l’on
remarque dans les multicuspidées.
Les dents bicuspidées ou petites molaires ne commencent
donc à paraître que quand les molaires du
premier âge sont tombées. Ces dents sont moindres
en volume que les canines 5 elles ont leurs faces latérales
aplaties, et sont surmontées de deux tubercules,
l’un interne et l’autre externe : celui-ci est
plus fort que le premier. Ces tubercules sont plus
développés dans les bicuspidées de la mâchoire supérieure
que dans celles de la mâchoire inférieure,
et laissent entre eux des espèces de fossettes qui,
dans chaque mâchoire, servent d’engrénage aux tubercules
des dents correspondantes de la mâchoire
opposée.
La racine de ces dents est ordinairement simple.
Quelquefois cependant on la trouve bifurquee a son
extrémité, et même entièrement double dans toute
sa longueur. Mais, dans le cas où cette racine se
rencontre dans son plus grand état de simplicité,
elle est toujours aplatie latéralement ; elle présente
une rainure longitudinale qui lui donne 1 aspect de
deux racines soudées ensemble, et qui produit la
bifurcation dont je viens de parler. La couronne de
chacune de ces dents est déprimée latéralement, et
arrondie dans ses faces antérieure et postérieure.
Grosses molaires ou multicuspidées. Ces dents,
au nombre de douze, six à chaque mâchoire, ont été
ainsi nommées parce qu elles servent à broyer les
alimens , et qu’elles ont leurs couronnes pourvues
de plusieurs pointes ou cuspides. Elles sont placées,