
 
        
         
		d'autres il s’y présente avec des  caractères plus ou  
 moins incertains. 
 La couche  d’émail,  très-mince  vers le  collet de  
 la  dent,  est  beaucoup plus épaisse  aux  parties qui  
 sont  exposées  au  froissement des dents affrontées.  
 L'émail d’une dent sciée, ou plutôt brisée verticalement, 
  laisse voir des fibres inclinées pour les parties  
 latérales de la dent,  verticales pour les  parties supérieures  
 ,  et  disposées,  par  rapport  au centre osseux, 
   comme  le  sont  les  barbes  d’une  plume  par  
 rapport à la tige : celte disposition se remarque surtout  
 dans les dents alongées, telles que les incisives  
 et les canines de la plupart des animaux. Il est d’une  
 consistance beaucoup plus dure que la partie osseuse  
 qu’on nomme ivoire, et n’en a point la couleur jaunâtre. 
   Plongé dans  l’acide  bydrochlorique  étendu  
 d’eau, il se détache et s’écrase facilement ; il ne laisse  
 aucune trace de parenchyme,  ainsi que cela a lieu  
 dans  les  racines  des  dents lorsqu’on  les  dépouille  
 du phosphate et du carbonate de chaux qu’elles contiennent. 
 Ce  caractère  de  l’émail  prouve évidemment,  ce  
 me  semble, que la substance  qui  compose  le  tissu  
 compacte des dents n’est pas partie intégrante, ainsi  
 que l’a avancé M.  le docteur Delabarre. 
 Cet habile dentiste ne doit pourtant  pas  ignorer  
 avec quelle facilité l’émail se fêle quand, après avoir  
 mangé des alimens très-chauds,  on met  la  dent en  
 contact avec un liquide froid ; et il doit avoir remarqué  
 que  la  fêlure  ne  se  communique jamais  à  la  
 couche  d’ivoire  qui  se  trouve  immédiatement  au-  
 dessous.  Ensuite  l’expérience  ne  nous  a-t-elle pas  
 montré des portions  d’émail enlevées par une force  
 extérieure exercée sur la dent, sans  que la couche  
 d’ivoire adhérente à ces parties ait éprouvé la moindre  
 lésion apparente ? 
 D’ailleurs on peut, par une expérience très-simple,  
 acquérir la certitude que l’émail n’est point une substance  
 inhérente  au  corps  de  la  dent.  Il  suffit  de  
 mettre une dent dans une cuillère de fer, et de l’exposer  
 ensuite sur des charbons incandescens. Bientôt  
 la racine se convertit en charbon, et exhale une  
 odeur d’os brûlé 5 l’émail qui enveloppe la couronne  
 se  brise  avec  crépitation,  se  sépare  de  la portion  
 osseuse,  et prend une couleur cendrée qui se noircit  
 incontinent. 
 C’est  sur  les  bords  de  chacun  de  ces framtnens O d’émail que l’on peut reconnaître la disposition des  
 stries dont j’ai  parlé.  On  obtiendra  les  mêmes  résultats  
 en exposant simplement à la flamme de l’alcool  
 la dent  sur laquelle on fait l’expérience. 
 M.  Hirch,  dans  ses  Remarques  pratiques  sur  
 les Dents,  ouvrage publié à Jéna en  1796, parle de  
 deux  femmes, l’une de vingt-deux ans, et l’autre de  
 quarante ans, chez lesquelles l’émail s’est régénéré. 
 Si un tel phénomène s’est manifesté dans les deux  
 femmes dont il s’agit,  au moins est-il bien reconnu  
 qu’il n’entre point dans les opérations ordinaires de 
 5.