nent à l’alte'ration de son tissu viennent tout simplement
d’une maladie dans le noyau pulpeux, à
l’épogue où il sécrétait la portion altérée ; et ce qu’on
a appelé des exostoses est toujours en dedans et jamais
en dehors. C’est l'effet d’une sécrétion momentanément
trop abondante en un certain point.
« Au surplus, on a donné souvent pour ivoire
malade des portions de dents canines de morse
\trichecus rosmarus^, dont la texture est naturellement
grenue. Il y en a de décrites sous ce titre
dans Daubenton lui-même.
« Les maladies des dents sont à peu près dans le
même cas que celles de l’ivoire.
« Ce qu’on a nommé carie, suite presque nécessaire
de l’enlèvement de l’émail, est la décomposition
que la substance interne subirait, quand même
elle ne serait plus adhérente au corps, si elle restait
exposée à la chaleur de la bouche et à l’action de la
salive et des divers alimens ; mais elle n’a point de
rapport avec la carie des os.
« La disposition de certaines personnes à voir
leurs dents se carier, vient de ce que la substance
de celles-ci n’est pas d’une bonne composition, et
tient au mauvais état du noyau pulpeux lorsqu’il les
transsudait.
« Il en est de même des taches, des couches plus
tendres, qu’on observe dans l’épaisseur de certaines
dents. Ce sont des effets d’indispositions momentanées
du noyau pulpeux.
K Les douleurs j, les inflammations sont dans le
noyau pulpeux et non dans la partie dure de la
dent. C’est le noyau pulpeux qui est sensible aux
chocs et à la température des corps, au travers de
l’enveloppe que la partie dure lui forme.
« On s’étonnera peut-être qu’une enveloppe aussi
épaisse et aussi dure n’émousse pas toute sensation;
mais la pulpe du noyau des dents est, après la rétine
et la pulpe du labyrinthe de l’oreille, la partie
la plus sensible du corps animal. Les poissons, qui
ont leur labyrinthe enfermé dans le crâne, sans
caisse, sans tympan, sans osselets, en un mot sans
aucune communication ouverte à l’extérieur, entendent
par les ébranlemens communiqués au crâne.
C’est quelque chose de beaucoup plus fort en sensibilité
que ce que les dents éprouvent.
« Les exostoses des dents, les fongosités ne viennent
point à la surface de l’émail d’une dent saine,
mais dans le fond des creux des caries. Ce sont des
productions du noyau pulpeux qui ont percé la matière
dure dans le fond aminci de ces creux.
« L’alongement continuel des dents, qui n’en ont
point à leur opposite pour les retenir, s’accorde
avec tous ces faits ; la portion, une fois sortie de la
défense de l’éléphant, s’alonge toujours, mais ne
grossit et ne durcit point : c’est qu’elle est toujours
poussée en arrière par des couches nouvelles, tandis
qu’elle-même ne peut plus éprouver aucun chan-
-gcment. On sait jusqu’où cet alongement se porte