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de ces deux savans dentistes, j ’ai dû neanmoins
relever cette erreur, avec d’autant plus de raison
que, comme ils sont membres de l’Académie de
Médecine, leurs écrits sur cette matière sont très-
recherchés par les personnes qui se livrent à cette
branche de l’art de guérir. Persuadé que le plus
scrupuleux examen doit toujours précéder la moindre
publication, j’eus l’honneur d’adresser à l’Académie
de Médecine, en septembre 1823, une lettre
à laquelle j ’avais joint non-seulement les dessins
représentant la première et seconde dentition du
lapin, mais même les pièces naturelles, dans le but
de relever l’erreur de M. le docteur Oudet, car
voici comment il s’exprime à cet égard, séance du
23 juillet j 822 : « Les lapins n’ont qu’un seul ordre
« de dents, qui n’a été précédé par la formation et
« la chute d’aucun autre. »
Ce passage est consigné à la page 12 du Mémoire
que cet auteur a fait imprimer en 1823, et qui a
pour titre : Expériences sur Vaccroissement continu
et la reproduction des dents chez les lapins,
considérées sous le rapport de leur application à
l ’étude de Vorganisation des dents humaines.
La première dentition chez ces animaux est très-
évidente et ne peut être contestée. C’est vers l’année
1812 que feu Delalande, mon camarade et ancien
ami d’enfance, découvrit cette première dentition
, laquelle fut publiquement annoncée dans
les cours annuels que fait M. Geoffroy Saint-Hilaire
; et dans ces derniers temps ce célèbre professeur
l’a consignée dans l’un de ses intéressans
ouvrages. M. le baron Cuvier l’a également consignée
dans la nouvelle édition de ses Recherches sur
les ossemens fossiles. Yoici comment se comporte
cette première dentition : aussitôt après la naissance
on aperçoit à cet animal deux incisives à l’in-
ter-maxillaire, dont l’une est antérieure, qui ne
change pas, et en arrière de celle-ci une qui est
plus petite, que j’appelle mitoyenne ou caduque.
Quelques jours après la naissance il pousse une
troisième incisive , qui est encore plus postérieure,
laquelle est permanente ; ensuite le maxillaire présente
trois dents molaires de lait : ces trois dents
sont remplacées par trois molaires persistantes ; mais
à la mâchoire inférieure il n’y a qu’une seule incisive,
laquelle sert pour toute la vie de l’animal. Il
n’en est pas ainsi pour les deux premières molaires
de lait, qui sont remplacées. Il est facile de s’apercevoir
que je n’ai indiqué ici que les dents d’un seul
côté des mâchoires, tant supérieure qu’inférieure.
C’est vers le dix-huitième jour après la naissance
qu’arrive la chute de ces dents de lait. Les trois
premières molaires supérieures sont remplacées par
trois autres dents de même espèce qui sont placées
sous chacune d’elles, sans qu’aucune cloison osseuse
ni même membraneuse soit interposée entre ces
dents 5 en sorte que les dents de lait sont poussées
au dehors par celles qui les remplacent. Il en est