DES GENCIVES.
H érissant a le premier observé que les mâchoires
de l ’enfant, dont les dents ne sont pas encore sorties
, présentent deux sortes de gencives appliquées
pour ainsi dire l’une sur l’autre. La première de ces
gencives a été appelée par lui gencive passagère, et
il a donné à la seconde la dénomination de gencive
permanente.
La gencive passagère est remarquable en ce que
son tissu est mou et spongieux, d’une couleur rose-
pâle , et quelle forme un rebord assez saillant sur
l ’arc des mâchoires. Si les deux espèces de gencives
sont soumises à l’action de l’eau bouillante, on parvient
aisément à les séparer, et l ’on distingue fort
bien alors une partie des petites glandes (pi. i v ,
fig. 3 , g) dont M. le docteur Serres a donné la
description.
La gencive permanente est cette partie de la
membrane muqueuse buccale qui recouvre les deux
arcades alvéolaires, lesquelles ne changent de disposition
qu’au moment où, après l’éruption des
dents, la gencive sertit le collet de chaque dent.
Les anatomistes reconnaissent dans l ’organisation
de cette gencive trois couches ou membranes distinctes
superposées et formant ce tissu rougeâtre,
ferme et solide qu’elle présente dans l’état sain.
Effectivement on peut, après une macération convenable,
isoler facilement la membrane muqueuse
buccale, laquelle forme la première couche de cette
gencive en même temps qu’elle se continue dans
l ’appareil digestif. On détache avec la même facilité
une espèce de substance pulpeuse qui compose la
deuxième couche, et enfin on reconnaît que la troisième
couche est entièrement distincte des autres
par son tissu, qui paraît être de nature fibreuse. Ce
dernier tissu se prolonge jusque dans l ’intérieur des
alvéoles, et y forme les sacs ou matrices des dents,
qui se trouvent hermétiquement fermés par la substance
pulpeuse qui leur est superposée.
La première et la troisième de ces couches ou
tissus n’offrent rien de remarquable qui ne soit
connu de toutes les personnes qui se sont livrées à
l’étude de l ’anatomie.
La deuxième couche contient, dans l ’épaisseur de
son tissu, les glandules décrites par mon ami,
M. Hippolyte Cloquet, dans son Traité cL’Anatomie,
qu’il publia en 1816. Voici comme il s’exprime
a ce sujet : « Sur la voûte palatine la membrane
« muqueuse commune est plus dense, plus épaisse
« et moins rouge que dans les autres parties de la
« bouche. A sa partie antérieure elle présente des
" rugosités transversales, dont le nombre et l’éten-
« due varient ; e t, en cet endroit elle a plus d’épais-
« seur qu’en arrière. Dans le reste de son étendue