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 1 enfant  est  un  effet  de  la  sagesse  qu’on  ne  peut  
 s empecher  de reconnaître  dans tous les actes libres  
 de  la  nature ;  car à  quels  accidens n’aurait  pas  été  
 expose le  sein  de la mère,  s i,  chaque  fois  que l’enfant  
 doit y   puiser  sa  nourriture,  il  eût  été  abordé  
 avec  un appareil dentaire bien développé ? 
 11 est vraisemblable  que l ’embryon  contient > dès  
 les premiers momens de la conception, les rudimens  
 de  tous  les  organes  ultérieurement  nécessaires  à  
 1 existence et à la perfection de son individu 5  et l’on  
 ne peut se refuser a admettre que le germe des dents  
 n ait,  à  cette  époque,  une  existence  incontestable.  
 Cependant ce n est que vers  le deuxième mois  de  la  
 gestation  que la cristallisation des dents devient apparente. 
   A  cette  époque aussi  chaque  sac  ou  follicule  
 dentaire  des  quatre  incisives  supérieures  et  
 inferieures  se  trouve  rempli  d’un  liquide  gélatinomuqueux  
 ,  sur  la  surface  duquel  on  remarque  un  
 petit point cristallisé en forme d’un chapiteau triangulaire  
 ,  et présentant une saillie tranchante du côté  
 ou la  dent doit  se  franchir  une issue.  Ce  chapiteau  
 est le  premier  point  de  développemont de  la  partie  
 qu’on  appellera  plus  tard  couronne  de  la  dent.  Il  
 se  trouve  supporté  par  la  substance  pulpeuse,  de  
 laquelle  il  peut  être  isolé  facilement,  et  sans  être  
 fracture, quoique les bords en soient singulièrement  
 minces  et friables. 
 Les dimensions de  chacune  de  ces  parties  rudimentaires  
 des incisives sont d’environ un millimètre  
 de largeur sur  un  tiers  de  millimètre  de hauteur.  
 La base sur laquelle se trouve assis le chapiteau n’a  
 guère  plus  d’un  demi-millimètre  d’étendue  dans  
 son diamètre antéro-postérieur. 
 Tous les  cinquante jours, à partir  du  deuxième  
 jusqu’au septième mois de  la  gestation, il  y a formation  
 de  quelque  point  de  cristallisation  d’une  
 nouvelle  dent;  et ce n’est que  vers le  commencement  
 de ce dernier terme que  les  vingt couronnes  
 dentaires, plus ou moins avancées  dans  leur  développement  
 , deviennent enfin apparentes. 
 Chacune de ces  incisives  moyennes  ou latérales  
 a sa couronne, c’est-à-dire le biseau de sa couronne  
 bien caractérisé.  Au centre  de  l’extrémité  libre de  
 ces  dents  s’élève  une  petite  saillie  qui  donne  à  
 chaque couronne l’aspect d’un feston à trois dents.  
 Les  incisives  latérales  de  la même  mâchoire inférieure  
 sont plus petites que les incisives moyennes ;  
 chacune d’elles n’offre, à cette époque, qu’une pointe  
 qui est légèrement inclinée vers la cavité gutturale. 
 Les canines  sont bien  moins prononcées que les  
 autres espèces de  dents.  Chacune  d’elles  présente  
 cependant un petit chapiteau triangulaire très-aigu,  
 et qui indique  assez  manifestement  l’usage auquel  
 ces dents sont destinées. 
 Les  plateaux  qui  doivent  former  l’extrémité  
 libre des  dents  molaires  sont  pourvus  de  pointes  
 semblables à celles qu’on remarque sur les  canines.