
 
        
         
		phans  :  la  Société  royale  de  Londres  s’aperçut,  
 en  1715, qu il varie d’une à deux de chaque côté,  
 et que la  place de  la  division  varie aussi ;  c’est-à-  
 dire que la première dent est plus ou moins longue  
 à proportion de la seconde, suivant les individus. 
 «  Pallas a enseigné le premier le  mode de leur  
 succession, qui explique toutes ces irrégularités, en  
 montrant  qu’ils  ont  d’abord  une  seule  dent  de  
 chaque coté;  qu’une  seconde,  en  se développant,  
 pousse la première, de  façon  que  pendant un certain  
 temps il  y en  a  deux ;  ensuite  la  chute de  la  
 première fait qu’il n’y en a de nouveau plus qu’une. 
 «  J ai annoncé que cette  succession, et par conséquent  
 ce changement alternatif de nombre se répétait  
 plus  d'une  fois,  parce  que  j ’avais  encore  
 trouvé  des  germes  séparés  dans  un  éléphant  qui  
 avait  déjà  deux  dents  en  place.  Ce  dernier  point  
 avait au reste  déjà  été  constaté,  mais pour la mâchoire  
 supérieure seulement, par Daubenton,■ enfin  
 ce  grand  naturaliste  avait  aussi  pressenti jusqu’à  
 un  certain  point  la  nécessité  de  cette  succession  
 d arrière en  avant,  que  Pallas  a  plus  clairement  
 développée. 
 « M.  Corse nous a appris que cette succession se  
 répète jusqu’à huit fois dans  l’éléphant  des  Indes;  
 qu’il y a par conséquent trente-deux dents  qui occupent  
 successivement les différentes parties de ses  
 mâchoires. 
 « Les premières paraissent huit ou dix jours après 
 la naissance,  sont  bien  formées à six semaines, et  
 complètement sorties à trois mois. Les secondes sont  
 bien sorties à deux ans.  Les troisièmes paraissent à  
 cette époque,  et font tomber les secondes à six ans ;  
 elles sont à leur tour poussées en dehors par les quatrièmes  
 à  neuf ans.  On  ne  connaît  pas si bien  les  
 époques suivantes. 
 «  Pour moi, dans les deux premiers éléphans que  
 j ’ai disséqués,  et dans cinq têtes sèches que j ’ai examinées, 
   j ’ai  constamment  trouvé  trois  dents  à  la  
 fois, savoir : une petite molaire plus ou moins prête  
 à tomber, une grande en place et en pleine activité,  
 et un  germe plus  ou  moins  grand,  plus ou moins  
 consolidé,  occupant  tout  le  fond  de  l’arrière-mâ-  
 choire ; mais  dans mon dernier éléphant,  qui était  
 âgé  d’environ  quarante  ans,  il n’y avait plus que  
 deux  dents,  dont  la  seconde,  qui  commençait  à  
 peine à  sortir  de  l’alvéole,  remplissait  toute  l’ar-  
 rière-mâchoire. 
 « On juge aisément, à la profondeur de la de'tri-  
 tion, si une dent que l’on trouve isolée était située  
 en avant ou en arrière dans la mâchoire;  celles qui  
 étaient situées en avant n’ont jamais aucune de leurs  
 lames entières. 
 « Le nombre des lames qui composent chaque dent  
 va en augmentant,  de manière que chacune d’elles  
 en a plus que celle qui l’a immédiatement précédée. 
 «  M. Corse, qui a fait le premier cette remarque,  
 donne  ces  nombres  d’après  ses  observations ;  les