sort du canal sous-orbitaire va se re'pandre dans les
diverses parties de la face. L'artère alvéolaire,
comme je l’ai dit plus haut, est aussi une des ramifications
de 1 artère maxillaire interne ; elle est si-
tue'e derrière la tube'rosité maxillaire, et, après avoir
décrit plusieurs contours, elle s’introduit par les
petits trous dont cette tubérosité est percée, pour
accompagner les nerfs qui vont se rendre avec elle
aux grosses molaires et a une partie de la membrane
du sinus maxillaire. Enfin ces artères se comportent
absolument de la meme maniéré que les branches
nerveuses avec lesquelles elles marchent de concert.
Les artères qui vont se porter aux dents inférieures
viennent également de l’une des ramifications
de 1 artere maxillaire interne, appelée aussi
artère dentaire inferieure, laquelle passe entre le
muscle ptérygoïdien interne, le ligament latéral interne
de la mâchoire inférieure et la branche de cet
os, et qui se comporte absolument comme le nerf,
qui, avant d’entrer dans le canal dentaire inférieur,
fournit un rameau qui s’adosse avec le nerf mylo-
hyoïdien, et le suit dans le sillon de ce nom, où il
va se perdre, en se divisant en ramuscules très-déliées
dans les parties environnantes. Après avoir
donne le rameau dont nous venons de parler, cette
artère s’engage dans le canal dentaire inférieur, et
suit conjointement le nerf de ce nom. Cependant
j ai vu cette artère se dévier du nerf et passer par
un petit conduit particulier 5 ce qui probablement a
fait croire à M. Serres, anatomiste distingué, que
cette artère était destinée aux dents de la première
dentition. Cette erreur n’aurait pas été commise,
je crois, s’il se fût rappelé à combien d’anomalies
la structure des êtres organisés est susceptible, et
qu’une déviation aussi irrégulière, si jamais elle a
existé, ne pouvait pas faire loi ; car non-seulement
il aurait fallu que cette artère existât, comme il l’a
dit, pour la mâchoire inférieure, mais même pour
les maxillaires supérieurs, à l’époque de la première
dentition1. Cependant ce point important a été passé
sous silence, et malgré mes nombreuses recherches
pour constater ce fait, je n’ai pu y réussir. Néanmoins
j’ai quelquefois vu que l’artère dentaire inférieure,
avant d’entrer dans le canal dentaire inférieur
, se divisait en plusieurs branches, dont une
ou deux pénétraient par deux ouvertures placées un
peu au-dessus de l’entrée du canal dentaire, et se
perdaient dans le tissu osseux, ou sortaient à la face
* Pendant que l’on composait cette feuille, j’ai eu occasion de visiter
le cabinet de M. le docteur Serres, qui a bien voulu me montrer
trois mâchoires inférieures injectées de très-jeunes enfans, et sur
lesquelles on voit deux canaux dentaires inférieurs traversés effectivement
par une division de l’artère dentaire inférieure, qui se bifurque
immédiatement en deux rameaux avant d’y entrer; l’un,
supérieur, donne des subdivisions aux dents temporaires, et l’autre,
inférieur, s’enfonce profondément dans l’épaisseur de la base de la
mâchoire, où il se rend incontestablement aux dents permanentes,
dont les germes, à cette époque, ne sont pas encore appareils.
Ces rameaux , comme nous l’avons vu sur ces trois pièces anatomiques,
sont loin de suivre une marche régulière.