nous la voyons ayant une figure plus ou moins irre'-
gulière. C’est au rétrécissement irrégulier qui affecte
quelquefois les alvéoles qu’est due la forme
cylindroïde que prennent les incisives et lés molaires
, qui ont une certaine analogie aux angulaires
usées des jeunes chiens, ou aux dents surnuméraires
qu’on rencontre parfois au milieu des incisives centrales
de la mâchoire supérieure de l’homme.
Il est des dents qui affectent des formes si bizarres
, qu’il n’est pas inutile d’en signaler quelques
exemples, et nous choisirons les plus remarquables.
J ’ai fait représenter une incisive d’hippopotame
(pl. xix fig. 4) qui? après avoir probablement été
atteinte d’une phlegmasie des 'plus intenses dans
le moment de sa formation, a été soumise à des
résultats anomaux bien singuliers, qui ont occa-
sioné des végétations analogues à celles qu’on remarque
parfois sur nos huîtres , lesquelles servent
d’habitation à de certains vers marins appelés ser-
pules. Je possède une molaire supérieure de cheval
(pl. xxvi, fig. 7) présentant un bloc dentaire composé
d’une soixantaine de plaques, plus ou moins
épaisses, contournées en divers sens, et formant
un magma inextricable, hérissé d’aspérités radiculaires
qu’on ne pourrait séparer qu’en les fracturant.
Cette dent présente néanmoins une surface
triturante qui annonce, par son usure, que cet animal
s’en servait. Une anomalie aussi extraordinaire
prouve évidemment que quelques causes morbides
ont dû provoquer ce désordre, et qu’il n’a dû arriver
qu’à l’époque où le sac dentaire contenant la
pulpe gélatino-muqueuse n’avait pas encore commencé
sa cristallisation. Comment admettre cette
difformité , si ce n’est en supposant, comme je l’ai
dit plus haut, que des brides membraneuses et vas-
culeuses s’étant interposées en partie dans ce germe,
en ont changé la marche régulière. J’ai préparé une
dent, que j’ai donnée au Muséum d’anatomie du
Jardin du Roi, à peu près analogue à celle-ci, provenant
du maxillaire supérieur d’un jeune cheval,
âgé d’environ deux ans (pl. xxvi, fig. 8 , n° i4)- Je
ferai observer que ces animaux étant très-souvent
exposés aux caprices et à la brutalité des individus
chargés de les soigner, en reçoivent de mauvais
traitemens qui leur occasionent des désordres très-
graves : aussi ceux que je viens de signaler se remarquent
ils très-fréquemment.
Les dents de l’homme sont également sujettes à
ces anomalies, souvent par des causes toutes différentes
; ce qui arrive bien plus rarement que chez
ces animaux.
Il est un autre genre d’anomalie qui se fait également
remarquer dans les parois osseuses des maxillaires,
et qui se rencontre plus particulièrement chez
l’homme, quoique assez rarement. C’est la réunion
de deux ou plusieurs dents tellement unies ensemble
qu’on ne pourrait les séparer qu’en les brisant.
M. Maury, connu par son habileté dans l’art