ne changeait que la première molaire, que j ’appellerai
utérine, parce qu’elle est absorbée dans l’utérus
, quatre ou cinq jours avant la naissance. On
perdrait en vain son temps pour en trouver les traces,
si on s’y prenait deux ou trois jours plus tard.
D’après le résultat de mes recherches, je suis porté
à croire que le cabiai, autre espèce de rongeur beaucoup
plus fort que le cochon d’Inde, et qui a avec
ce dernier une analogie parfaite, change également
sa première molaire dans l’utérus de sa mère. Yoyez,
pour les dentitions du cochon d’Inde , les fîg. 5 et 6
de la xvie planche. Les molaires de cet animal, ainsi
que celles du cabiai, sont composées des trois substances.
Je n’ai pas fait représenter celles du cochon
d’Inde, parce que ces molaires sont trop petites,
et qu elles présentent beaucoup moins de replis
que celles du cabiai : dans la planche xvi, fig. 3
et 4 ? on verra les figures des substances osseuses,
émailleuses, corticales ou ce'menteuses de ce dernier
animal.
Il ne faut pas croire que, d’après les exemples
que je viens de citer pour la dentition utérine du
cochon d’Inde et la première dentition prématurée
du lapin, elle soit la même pour tous les rongeurs :
ce serait une erreur contre laquelle il faut être en
garde. Effectivement, il n’y a que les rongeurs dont
les racines ne sont pas fermées, et qui présentent une
vaste ouverture dans laquelle durant toute la vie
une pulpe dentaire pourvoit à la détrition de la couronne,
comme je l’ai déjà fait observer, qui ont une
ou plusieurs dents qui tombent de très-bonne heure ;
mais les rongeurs dont les racines sont fermées ou
divisées en deux ou plusieurs radicules, et qui ne
laissent pénétrer qu’un filet nerveux et vasculaire
par leurs extrémités, ne changent que très-tard ;
encore ce changement ne se fait-il que pour les rongeurs
qui présentent quatre molaires de suite : alors
ils changent la première de ces molaires. Le castor,
le porc-épic, l’agouti, etc., etc., nous en offrent
l’exemple. Yoyez, pour ce changement, la figure 7
de la xvie planche.
D’après tout ce que je viens de rapporter plus
haut, les rongeurs qui n’ont que trois molaires n’en
changent pas. Enfin le résultat de mes recherches
me porte à affirmer que tous ceux qui dépasseront
ce nombre trois, à l’une ou à l’autre mâchoire, les
molaires seront remplacées par un nombre égal à
cet excédent.
DENTS DE L’ORYCTÉROPE.
Parmi les dents qui présentent une organisation
remarquable , sont sans contredit celles de l’orycté-
rope du Cap (myrmecophaga capensis, Pall.). Cet
animal, qui n’est plus dans l’ordre des rongeurs, a
vingt-six dents, toutes molaires, dont quatorze pour