la nature ; et ce qui se passe dans l’e'rosion des dents
sembleroit démontrer e'videmment l’impossibilité de
son existence. On peut donc, ce me semble, révoquer
en doute l’assertion de M. H irch, sur la régénération
de l’émail des dents, jusqu’à ce que des
observations assez nombreuses et assez exactes aient
été recueillies pour la justifier.
Toute dent partagée dans sa direction longitudinale
présente sous sa couronne une cavité assez considérable,
et un nombre de petits canaux égal au
nombre des branches qui forment la racine. Cette
cavité qui, dans l’état frais, loge la pulpe dentaire,
reçoit des vaisseaux et des nerfs qui lui arrivent par
l’extrémité de chacune des branches de la racine ;
la pulpe elle-même présente une grande quantité de
ramuscules nerveux et vasculaires , et aucun d’eux
ne paraît être en rapport immédiat avec la substance
éburnée.
Bertin, dans son Traité d’Ostéologie, dit que
quelquefois cette cavité se remplit d’un noyau osseux
, qui n’a presque pas d’adhérence avec les deux
autres substances extérieures de la dent, mais qu’or-
dinairement ce noyau s’identifie avec la substance
et fait corps avec elle.
Dans ma dissertation inaugurale j ’ai parlé de ces
noyaux osseux, que j ’ai rencontrés dans les dents
de plusieurs animaux , et même dans des dents humaines.
J’ai remis ces ostéides à feu le professeur
Béclard, pour le cabinet de l’Ecole de Médecine.
Sortie des Dents de première dentition.
L’enfant, quelques mois après sa naissance, ne
trouvant plus dans les produits de la lactation une
nourriture proportionnée à l’importance de ses besoins,
et devant nécessairement recourir à des ali-
mens plus solides et plus abondans, il était indispensable
qu’à cette époque, son appareil maxillaire
s’armât de pièces nécessaires à la trituration des
corps alimentaires. Vingt dents, dix à chaque mâchoire
, se présentent successivement deux à deux ,
c’est-à-dire une à la mâchoire inférieure, et la dent
correspondante de la mâchoire supérieure. L’éruption
commence ordinairement à la mâchoire inférieure
, et se termine dans l’ordre et aux époques
suivantes, savoir :
Du 4e au 8e mois, les quatre incisives centrales ;
Du 6e an 1 oe mois, les quatre incisives latérales ;
Du 1 oe au 14e mois, les quatre canines ;
Du 10e au 20e mois, les quatre premières molaires.
11 arrive quelquefois que ces dernières se montrent
avant les canines.
Du 18e au 36e mois, les quatre molaires postérieures.
L’éruption des dents n’a pas toujours lieu dans
l’ordre que je viens d’indiquer; et quiconque observera
cette opération de la nature dans un certain
nombre d’enfans sera frappé au contraire des disparates
qu’elle lui offrira.