Cet appareil dentaire, qui alors suffit à l’enfant,
serait trop faible dans un âge plus avance' : aussi la
nature s’occupe-t-elle, d’une manière active et constante
, de façonner dans d’autres alve'oles, à l’organisation
desquelles elle a pourvu, de nouvelles
dents plus solides, d’un email beaucoup plus fort,
et plus propres en conse'quence à broyer les alimens
dont l’enfant est appelé à se nourrir par la suite.
Chute naturelle des Dents de lait.
C’est ver s l’âge de six à sept ans que tombent ordinairement
les dents de la première dentition, et que
celles de la seconde dentition commencent à paraître.
L’ordre dans lequel se sont montrées les dents
de la première dentition est ordinairement celui
qu’elles observent dans leur chute. La nature, dans
cette circonstance comme dans beaucoup d’autres,
semble vouloir soustraire à nos moyens d’investigation
la connaissance des principes d’après lesquels
elle dirige ses opérations. Cependant je vais tâcher
d’expliquer les phénomènes qui accompagnent le
remplacement des dents de la première dentition.
J ’ai dit que chacune des deux mâchoires présentait,
dans l’enfant, deux rangées d’alvéoles dans
une direction réciproquement parallèle : la première
de ces deux rangées, qui est aussi la plus antérieure,
est destinée à recevoir les dents de lait, et la seconde
à loger les dents de remplacement ou de la seconde
dentition ; de manière que, si les vingt dents dites
de lait ne tombaient pas lors de l’éruption des dents
de remplacement, chaque mâchoire présenterait
aussi deux rangées de dents, dont la seconde ou la
rangée postérieure dominerait la première. Mais,
comme ce cas est fort rare, bien qu’il ait été quelquefois
observé, je ne crois pas devoir m’y arrêter.
C’est vers l’âge de six à sept ans que les dents de
la seconde dentition, marchant rapidement dans
leur développement, commencent à envahir, en
quelque sorte, les cloisons osseuses des alvéoles de
la première dentition. Elles exercent sur ces alvéoles
une pression si forte, qu’elles privent les dents de
lait, en comprimant les nerfs et les vaisseaux qui s y
rendent, de la faculté de recevoir les fluides qui
jusque-là les avaient vivifiées. Ces fluides, dont la
destination primitive est annihilée, prennent une
autre direction , et se portant en abondance aux matrices
de la seconde dentition , augmentent singulièrement
la force éruptive de cet ordre de dents ;
et soit que le système absorbant se trouve exalté
dans ces parties, soit que les dents de remplacement
déterminent par leur développement une irritation
inflammatoire, toujours est-il vrai qu il y a absorption
d’une partie du phosphate et du carbonate de
chaux qui entrent dans la composition des racines
des dents de lait; qu’il y a destruction complète de
la cloison alvéolaire, au moyen de quoi les alvéoles
de la seconde dentition reçoivent un nouveau degré
d’accroissement, et qu’enfin les dents de lait tom