croûte vitreuse, la portion osseuse ou éburnée constituant
la dent, qui aurait ete , sans elle, exposée
au contact de l’air atmosphérique; que cette matière
, très-dure, connue sous le nom d email, est
le résultat de 1 exsudation provenant de ces petites
glandules, qui sont situées à la paroi interne de
chaque sac dentaire ; cette disposition est celle que
nous rencontrons chez l’homme , les animaux carnassiers
et quelques rongeurs omnivores, ainsi que
chez ceux qui se nourrissent de substances herbacées.
Cependant nous voyons, pour ceux-ci, que les
sacs dentaires des molaires, au lieu d’être simples,
sont compliqués par des prolongemens ou appendices
(planche xxiii, fig. 2, a, a, a) qui tombent
perpendiculairement sur la couronne, et qui la pénètrent
plus ou moins avant. Ces prolongemens des
sacs dentaires sont recouverts de petites glandules
ou limbes sécrétant 1 email, et qui, une fois sécrété,
laisse des creux et des anfractuosités assez remarquables,
qui enlèveraient indubitablement de la
force que doivent avoir ces dents, si une substance,
à laquelle on a donné le nom de cortical ou de cément,
mais qui n’est véritablement qu’un tartre
dentaire, qui ne se forme que quand les dents sont
hors les bords alvéolaires, c’est-à-dire ostensibles,
n était venue, dans un état liquide, s’amasser
dans ces creux et ces anfractuosités, e t, en se desséchant,
apporter une force et une solidité nécessaires
pour leur conservation. Je le crois produit
par les liquides salivaires et les glandes mucipares
qui tapissent la muqueuse buccale, et qui, par leur
exsudation, fournissent une liqueur, comme je viens
de le dire, qui va se fixer sur les dents, ayant un
aspect d’un blanc diaphane , et d’une consistance
visqueuse, qui s’y amasse par couches progressives,
et acquiert en se concrétant par couches superposées
une épaisseur et une dureté remarquables. Cette
substance tartreuse, qui n’est pas la même dans les
diverses classes d’animaux, en séjournant sur la
dent, prend une couleur qui, du blanc grisâtre,
change à sa superficie, et prend une teinte plus ou
moins foncée et souvent à reflet métallique. Cette
substance, quoique susceptible de recevoir le plus
beau poli, n’approche pas, pour sa dureté, de l’émail
qu’elle protège, en recevant les premières impressions
des liquides épanchés dans la cavité buccale
pendant la mastication. Les sucs des diverses
plantes herbacées dont ces animaux s’alimentent,
plus ou moins acerbes ou acides, auraient en peu
de temps détruit leurs organes masticateurs, s’ils
n’avaient été protégés par cette matière qui se
trouve secretee en assez grande abondance dans les
diverses parties composant la couronne des molaires.
Elles sont ordinairement très - développées
en largeur, et surtout en hauteur, afin de pourvoir
, conjointement avec cette substance, au détritus
continuel auquel ces dents sont journellement
exposées.