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 , huit ou neuf j  les troisièmes,  douze ou treize ;  
 et ainsi  de suite jusqu’aux  septièmes ou huitièmes  
 qui en ont vingt-deux ou vingt-trois.  M.  Corse n’a  
 jamais vu de dents qui en eussent davantage. 
 « Nous avons lieu de  croire  que ces  nombres ne  
 sont pas bien absolus, car nous avons une mâchoire  
 inférieure dont la première dent a quatorze lames ,  
 et la suivante  quatorze  germes de lames. M.  Camper  
 en  a  une  absolument  pareille  (Descr.  entât,  
 d’un Eléph.,  p. 57 , pl.  xix,  fig.  2 ); mais à la mâchoire  
 supérieure qui correspondait à la  nôtre , il y  
 a dans la dent active treize lames,  et dans le germe  
 de la suivante, dix-huit. 
 «  Indépendamment du nombre,  il y a des différences  
 par rapport à l’épaisseur des lames ; elles sont  
 plus minces dans  les  premières dents que  dans les  
 dernières : et comme les mâchoires sont plus courtes  
 lorsqu’elles  portent  les  premières  dents, il  arrive  
 que le nombre des lames en activité est à peu près le  
 même en tout temps, c’est-à-dire de dix ou douze. 
 «  Lorsque l’éléphant est grandi,  l’espace occupé  
 par les lames en activité est, il est vrai, plus grand ;  
 mais  ces  lames  sont  elles-mêmes plus  épaisses,  et  
 remplissent toujours l’espace quel qu’il soit. 
 « Gomme il faut à peu près le même temps pour  
 user le même nombre de lames , les dernières dents,  
 qui  en ont beaucoup plus,  durent  bien  plus longtemps  
 que les premières. Les remplacemens se font 
 donc à des intervalles de plus en plus longs, à mesure  
 que l’éléphant avance en âge. 
 «  Les dents d’éléphans , comme celles de tous les  
 autres  animaux,  ne  poussent  leurs  racines  que  
 quand leur corps est parfait ; les racines se forment  
 par couches, comme le reste de la dent : la chose ne  
 pouvait être  autrement.  Mais  pourquoi cette division  
 dans un autre sens, lorsque la réunion des calottes  
 de toutes les éminences gélatineuses semblait  
 ne plus devoir produire qu’un seul corps? 
 « Pour répondre à cette question, qui est d’un intérêt  
 général pour toutes les dents,  il  faut  ajouter  
 une circonstance à la description que j ’ai donnée du  
 germe :  j ’ai  réservé  ce  point  pour  ce  moment-ci,  
 afin de ne pas trop embrouiller les idées. 
 « La base de ce corps gélatineux, dont les productions  
 que j ’ai appelées murs servent de noyaux aux  
 lames de la dent,  n’adhère pas par  tous ses points  
 au fond de la capsule. Il y a d’espace en espace des  
 solutions de continuité, et par conséquent les parties  
 adhérentes de cette  base  peuvent être  considérées  
 comme  des  pédicules  très-courts.  Lorsque  la lame  
 de  substance  osseuse  a  recouvert  toutes  les  productions  
 ou murs et tout  le  corps  du  noyau  de  la  
 dent, elle se continue toujours sur et entre les pédicules  
 ;  les parties de cette lame qui se portent entre  
 les  pédicules  forment  le  dessous  du  corps  de  la  
 dent;  les parties qyi  enveloppent  les  pédicules,  et  
 qui sont par conséquent plus ou moins tubuleuses,