remarqué à leurs surfaces émaillées des points,semblables
à ceux que produit la gravure ou la ciselure :
ce qui prouve que ces phlegmasies ayant attaqué
une plus ou moins grande quantité des petites
vésicules qui sécrètent l’émail, au moment où la
nature pourvoyait à la formation du système dentaire,
elles privaient de cette substance tous les
endroits où l’inflammation avait excité l’ulcération
et la destruction de ces glandules excréteurs,
en y laissant des empreintes sillonnées qu’on nomme
érosions (pl. iv, fig. 7, b, et fig. 9 , a). Il est facile
, d apres ces érosions, de déterminer, d’une
maniéré approximative, les désordres qui ont occa-
sioné une ou plusieurs phlegmasies, en se rappelant
néanmoins la description que j ’ai donnée pour
les degrés de formation de chaque espèce de dents ; ce
qui facilitera en quelque sorte la manière de déterminer
l’âge et l’époque à laquelle ces dents auront
été affectées : car une fois que les vésicules qui contiennent
la substance émaillante ont déposé ce
qu’elles contenaient, la partie émaillée ne peut plus
être érosée ; mais tant que ces glandules ou vésicules
existent, et qu’elles n’ont pas déposé toute cette matière
cristallisable, elles peuvent être affectées de
nouveau et former des taches ou plusieurs sillons
d érosions, qui sont placées le plus ordinairement
en lignes horizontales les unes au-dessus des autres.
Cette affection se remarque également sur les
couronnes des dents de la seconde dentition, chez
les individus qui, une ou plusieurs années après
leur naissance, ont fait quelque maladie grave avant
que leurs couronnes dentaires n’aient acquis leur
développement : car lorsqu’elles sont formées elles
ne sont plus attaquables de cette manière.
Je n’ai pas besoin d’ajouter que ces érosions affaiblissent
sensiblement la force des dents.
S i, comme nous venons de le voir, l’émail est
quelquefois, par des accidens morbides, le siège
d’affections particulières qui l’ont plus ou moins
annihilé chez certains sujets , tandis que chez
d’autres la nature a accordé cette substance en
plus grande quantité, ne devrait-on pas dans ce
cas regarder l’excès d’exsudation des glandules
qui fournissent l’émail comme une affection pathologique
, puisqu’elle se montre plus abondante
que dans l’état naturel, et se présente sur les
dents en forme de bourrelets ondulés, superposés
les uns au-dessus des autres par couches obliques :
d’autres fois ce sera sur une des parties de la
racine que l’émail formera une espèce de coulure
qui prend diverses formes, entre autres celle d’un
bouton ou d’une petite perle, qu’il n’est pas très-
rare de rencontrer sur la dernière des molaires
(pl. iv, fig. 8, a).
S i, d’une part, nous avons vu que l’érosion affaiblit
les dents, on peut remarquer qu’ici le contraire
a nécessairement lieu.
Je dois ce que je viens de rapporter sur la sur