du dentiste, a bien voulu me montrer plusieurs
exemples de ces re’unions dentaires : celle qui m’a
le plus frappé est la réunion des incisives centrale
et latérale du maxillaire supérieur droit : l’incisive
latérale était tellement développée, qu’au premier
aspect on pouvait la prendre pour une incisive
centrale. Ces deux dents étaient réunies, à
leurs parties latérales, par la substance émaillée
qui s’était confondue de l’un à l’autre bord, laissant
leur racine libre et isolée. Deux grosses molaires,
plus intimement soudées, ont également fixé mon
attention : leurs racines présentaient une sorte d’entrelacement
par leurs divergences.
Je n’ai pu me rendre compte de la réunion de ces
dents, qu’en supposant d’abord, comme cela arrive
quelquefois, qu’il n’y avait pas de cloison osseuse
inter-alvéolaire, et que les sacs dentaires étant contigus
par l’une de leurs surfaces, une inflammation
avait détruit le centre de cette contiguité, de manière
que les liquides gélatino-muqueux n’étant plus
parfaitement contenus, s’étaient mêlés au travers
des parties dénudées, et que, quand la cristallisation
s’était opérée, les deux dents s’étaient alors
trouvées réunies.
C’est au mode inverse que l’on doit attribuer les
dents surnuméraires, c’est-à-dire que le nombre ordinaire
des dents est excédé toutes les fois qu’une
cloison inter-alvéolaire ou une bride osseuse partage
le sac et la pulpe dentaire en deux parties plus
ou moins égales ; aussi, dans ce cas, est-il de règle
de voir les dents plus petites que dans l’état normal.
Cependant il arrive quelquefois que les dents dites de
lait persistent malgré l’entière apparition des dents
de remplacement, ce qui en porte le nombre à cinquante
deux. Il faut toutefois remarquer que les dix
premières dents de l’une et l’autre mâchoire sont
comme doublées, que les dents de la première dentition
occupent le premier rang, tandis que les remplaçantes
en occupent le second; il est d’ailleurs facile
de reconnaître l’une et l’autre espèce de dents
par les caractères que j ’en ai donnés précédemment.
Développement extraordinaire des dents. D’après
ce que je viens de rapporter de la difformité
des dents, il est facile , je crois, de s’en faire une
idée. Mais, pour terminer ce que j ’ai à dire à ee sujet,
je ne dois pas omettre de signaler le développement
excessif que prennent ces organes une fois
qu’ils ont traversé les alvéoles et les gencives. Les
dents supérieures ainsi que les inférieures se touchent
quand les mâchoires viennent à se fermer, en
sorte que les dents du maxillaire opposé correspondent
, comme on l’a déjà vu, aux pareilles dents
du maxillaire en rapport, de manière que, si une
dent vient à manquer à l’une des mâchoires, la
dent qui reste à la mâchoire opposée, ne portant
plus sur celle qui manque et n’ayant par conséquent
aucun point d’appui, ne tarde pas à excéder,et à
dépasser le niveau de l’arc dentaire : ce phéno