
 
		La plupart de ces dents sont faciles à reconnaître  
 par les creux et les  anfractuosités  qui affectent une  
 figure régulière et particulière pour  chaque  espèce  
 d animal,  de telle sorte  qu’on peut les caractériser  
 et  les  classer  par  analogie  dans  un  ordre  méthodique. 
   Tous  ces  creux  et  ces  anfractuosités  sont  
 pourvus extérieurement de la substance tartreuse,  
 qui recouvre l’émail partout où il existe.  Cet émail  
 recouvre  la  substance  osseuse  dans  presque .toute  
 son étendue,  excepté les racines et la surface de la  
 couronne,  qui déjà a été soumise à un détritus sensible; 
   en sorte  que  la  surface de  la  couronne dentaire  
 présente des filets  d’émail  plus  ou  moins  sinueux, 
   ainsi que  la substance osseuse et le tartre. 
 J’ai  dit plus haut que ces trois substances ne  se  
 rencontraient qu’aux  dents  molaires  de la plupart  
 des animaux qui ne  se  nourrissent principalement  
 que de végétaux herbacés;  cependant je  dois  faire  
 observer que cette règle, quoique générale,  est enfreinte  
 pour les incisives des solipèdes, formant un  
 seul genre,  qui est celui  des chevaux : aussi  on en  
 pourra avoir une idée bien exacte en consultant les  
 figures 5 et 6 de la xxvie planche, qui a rapport aux  
 substances  dentaires  de  ces animaux.  Quant  à  la  
 substance tartreuse qu’on trouve dans le cornet de  
 chaque incisive du cheval, il en devait être ainsi d’après  
 ce creux qui  les caractérise, et qui  sert de  réceptacle  
 aux  liquides mucipares  et  salivaires  qui  
 composent cette substance. 
 Dents de première dentition. 
 Si l’on vient à examiner, par une préparation convenable  
 , les maxillaires d’un embryon de cheval de  
 deux  a  trois mois de gestation,  ou  apercevra  une  
 sérié de petites vésicules qui constituent les sacs ou  
 matrices  dentaires,  lesquels sont, à cette époque,  
 remplis  d’une liqueur muqueuse légèrement safra-  
 née.  Cette  liqueur,  qui  est  le  ganglion  dentaire,  
 s épaissit et se concrète par le temps ; on commence  
 déjà à voir un  point  de  cristallisation à la  surface  
 qui doit constituer le bord antérieur de la couronne  
 de l’incisive centrale ou pince. Vers le centième ou  
 cent quinzième jour  de  conception,  cette  cristallisation  
 se présente sous la forme d’un petit chapiteau  
 unique,  et dont la base présente environ  un demi-  
 millimètre de largeur,  qui  bientôt  augmente  dans  
 toutes ses proportions.  Pendant ce temps,, le germe  
 de l’incisive  moyenne  ou  mitoyenne  présente  un  
 semblable  point  unique  de  cristallisation;  ensuite  
 on en aperçoit plusieurs pour la première  des molaires, 
   qui se  réunissent  absolument  comme  ceux  
 que j ’ai fait remarquer  pour  les  dents  molaires de  
 1 homme et autres mammifères; en sorte que quand  
 un foetus de cheval est arrivé à neuf mois de Ofiesta- tion , on peut voir toutes les dents de lait formées,  
 quoique contenues chacune dans leur sac respectif,  
 ainsi  que  la  première  des  molaires  permanentes  
 (planche x x i i i ,  fig.  i   et 2 ) .   Si on examine les dents 
 i / f .