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 dent opposée ne s’use plus par la mastication.  Continuant  
 d’alonger  en arrière,  elle  finit  par  empêcher  
 l’animal de manger.  C’est dans ce sens' qu’A-  
 ristote  a  dit  qife  les  dents  croissent  toute  la  vie,  
 tandis que les autres os ont des limites déterminées. 
 «  Il  faut  ajouter  cependant que les  dents ordinaires  
 en ont aussi une : c’est quand l’entrée de leur  
 cavité est oblitérée,  et que  leur  noyau pulpeux  ne  
 reçoit plus de nourriture j mais la nature a eu soin  
 de  laisser les voies toujours  ouvertes dans les  animaux  
 qui,  usant  beaucoup  leurs  dents,  avaient  
 besoin qu elles se réparassent  toujours en arrière :  
 tels sont les lapins pour leurs incisives,  et les élé-  
 phans  pour leurs defenses :  la racine ne s’y rétrécissant  
 point, son canal ne peut être bouché.  » 
 Consultez,  pour l’organisation des diverses parties  
 qui  entrent dans la composition des molaires et  
 des défenses  de  l’éléphant,  toutes les figures de la  
 planche xvm,  avec leur explication. 
 DENTITION  DE  L’HIPPOPOTAME. 
 J ’aurais  passé  sous  silence  les dents de l’hippopotame  
 (hippopotamus),  si  l’usage  fréquent  que  
 l’on fait des canines inférieures de ce  pachyderme  
 amphibie, pour composer dôs dents humaines artilicielles  
 ou des  dentiers  plus ou moins  complets,  ne  
 m’eût excité à donner une idée succincte de la dentition  
 de  cet  animal,  dont  les  diverses parties  d£  
 l’anatomie  ne  nous  sont pas encore  connues,  sauf  
 celles  qui ont rapport  à l’ostéologie, que M. le professeur  
 baron G. Cuvier a donnée dans son nouveau  
 Traité des Recherches sur  les  Ossemens fossiles. 
 La première dentition de  l’hippopotame ne peut  
 être bien déterminée pour l’époque de l’éruption des  
 dents de lait, mais tout porte à croire que cette dentition  
 ne tarde pas à se montrer après  la  naissance  
 de l’animal, dans l’ordre qui suit 5 pour la mâchoire  
 supérieure,  savoir :  deux  incisives  coniques, dont  
 la centrale est plus développée dans toutes ses proportions  
 que la latérale ;  ces  dents ne sont pas fermées  
 par leur racine,  qui est unique pour chacune  
 d’elles,  en sorte que je  ne  crois pas qu’elles se renouvellent  
 ainsi  que  la  canine, qui  est  de  forme  
 triangulaire.  Ces  dents  sont espacées les unes  des  
 autres, afin  de  permettre  aux  dents  analogues de  
 la  mâchoire  inférieure  de  s’entrecroiser,  excepté  
 pour les canines, dont les extrémités viennent se toucher  
 bout à  bout,  ce  qui  fait  que  la  canine supérieure  
 est usée  par  sa  face  externe,  et que  1 inférieure  
 l’est par sa  face  interne.  Quatre  dents  molaires  
 ,  qui  vont  en  augmentant  de  volume  de  la  
 première à la dernière, composent la première dentition  
 de la demi-mâchoire supérieure de l’hippopotame. 
   La  première  molaire  est  très-espacée  de  la