Traité de la deuxième Dentition, s’explique ainsi
sur cet objet : « Pendant le travail de la dentition,
« les alvéoles des dents de remplacement prennent
« la forme de coques d’amandes , dont l’extrémité,
<f qui regarde la gencive, offre l’orifice d’un petit
« canal osseux, se dirigeant obliquement d’arrière
« en avant, et allant s’ouvrir, par un trou ovale,
« derrière les dents de la première dentition : je
« l’appelle iter dentis; il sert d’étui à l’appendice
« dentaire. »
J ’ai injecté cet appendice dont parle M. le docteur
Delabarre, en employant le procédé suivant :
je dirigeais alors mes observations sur la mâchoire
inférieure d'un enfant de six ans. Je disséquai la
gencive dans sa partie qui correspond à la face interne
des incisives \ j ’enlevai avec soin la membrane
muqueuse buccale, ainsi que la substance
pulpeuse qui se trouve placée sur là membrane
fibreuse , et je parvins à découvrir effectivement,
à l’extrémité de l’appendice, un orifice assez large.
J ’introduisis dans cet orifice un tube de verre servant
de canule à une seringue de cuivre, que j ’avais
remplie d’huile d’olive très-fine, et colorée
avec du vermillon subtilement porphyrisé. Je soulevai
l’appendice, e t, l’ayant rempli de la matière
dont il s’agit, j ’en fis la ligature. Ayant ensuite,
avec un fort scalpel, enlevé la tablette osseuse de la
partie interne de la mâchoire, j ’aperçus alors la
matrice dentaire sous la forme d’une poire d’Angleterre,
dont l’appendice aurait formé la queue. Je
fendis le sac fibreux, et je reconnus que la matière
de l’injection avait bien dilaté le sac dentaire , mais
qu elle n’avait pas pénétré jusque dans 1 intérieur
de la pulpe gélatino-muqueuse qui forme le ganglion
des dents. Je pus cependant remarquer, à
l’aide d’une bonne loupe, des espèces de petites
brides qui me semblèrent être destinées à maintenir
la pulpe contre le sac dentaire.
Les vaisseaux qui se rendent des canaux maxillaires
à la base de chaque matrice dentaire sont
assez gros pour être aperçus à l’oeil n u , et ceux qui
viennent des parois alvéolaires sont rendus d autant
plus visibles dans une préparation, que la matière
avec laquelle on les a injectes est plus fine et
plus déliée. Dans le cas donc où l’injection a été
faite convenablement et méthodiquement, on ne
manque pas de distinguer un reseau ou lacis vasculaire
qui enveloppe la matrice dentaire dans toute
sa surface extérieure.
La membrane du follicule dentaire présente intérieurement,
et dans sa moitié supérieure, une
couche de petites glandules 1 symétriquement disposées
, et qui paraissent destinées à sécréter l’émail.
Hérissant, qui a fait des recherches très-multi-
1 On trouve à peu près la même analogie pour la formation de la
coquille de l’oeuf, c’est-à-dire que l’oviductus des femelles des oiseaux
est pourvu, à sa partie inférieure, d’un appareil sécréteur qui,
toutes les fois que ces animaux pondent, exsude une matière çréta