« Ce sac, vu extérieurement, est, dans l’éléphant,
d’une forme rhomboïdale, moins haute en
arrière qu’en avant; il est fermé de toutes parts, si
l’on excepte les petites ouvertures pour le passage
des nerfs et des vaisseaux.
« 11 est logé dans une cavité osseuse de même
forme que lui, creusée dans l’os maxillaire, et qui
doit former un jour l’alvéole de la dent.
« Il n’y a que la lame externe de la capsule qui
ait la simplicité de forme que nous avons dite. Sa
lame interne fait au contraire, comme dans les herbivores
en général, beaucoup de replis ; mais pour
les faire concevoir il faut décrire une autre partie.
« J ’entends parler du noyau pulpeux de la dent ;
il a dans chaque animal une figure propre. Pour se
représenter celui de l’éléphant en particulier, qu’on
se figure que du fond de la capsule, pris pour base,
partent des espèces de petits murs tous parallèles ,
tous transverses, et se rendant vers la partie du sac
prête à sortir de l’alvéole.
« Ces petits murs n’adhèrent qu’au fond de la
capsule ; leur extrémité opposée, ou, si l’on veut, leur
sommet, est libre de toute adhérence.
« Ce sommet libre est beaucoup plus mince que
la base ; on pourrait l’appeler leur tranchant : il est
de plus profondément fendu sur sa largeur en plusieurs
pointes ou dentelures très-aiguës.
« La substance de ces petits murs est molle, transparente
, très-vasculaire, et paraît tenir beaucoup
de la nature de la gélatine ; elle devient dure, blanche
et opaque dans l’esprit-de-vin.
« On peut maintenant aisément se figurer les replis
de la membrane interne de la capsule ; qu’on
s’imagine qu’elle forme des productions qui pénètrent
dans tous les intervalles des petits murs gélatineux
que je viens de décrire. Ces productions
adhèrent à la face de la capsule qui répond à la
bouche et aux deux faces latérales ; mais elles n’adhèrent
point à son fond, duquel naissent les petits
murs ou productions gélatineuses.
« Par conséquent on peut concevoir un vide possible
et continu, quoique infiniment replié sur lui-
même , entre tous ces petits murs gélatineux ( descendais
pour les dents d’en haut, ascendans pour
celles d’en bas) et ces petites cloisons membraneuses
(ascendantes dans les dents d’en haut, descendantes
dans celles d’en bas).
« C’est dans ce vide concevable que se déposeront
les matières qui doivent former la dent, savoir : la
substance vulgairement appelée osseuse, qui sera
transsudée par les productions gélatineuses venant
du fond de la capsule, et l’émail qui sera déposé par
les cloisons membraneuses, et en général par toute
la surface interne de la capsule et de ses productions
, la seule base exceptée.
« Il faut cependant remarquer qu’entre la prétendue
substance osseuse et l’émail il y a encore
une membrane très-fine, que je crois avoir décou