la mâchoire supérieure et douze pour l’inférieure.
Elles vont en augmentant de volume jusqu’à la pénultième
; la dernière est de moitié moins développée
que celle-ci. Ces dents, qui ne présentent pas de
racines, sont percées, dans toute leur longueur,
d’une multitude de pores qu’on ne peut mieux comparer
qu’à notre jonc dont on se sert à battre les
habits. La face triturante de ces dents et ce qui
excède les bords alvéolaires sont d’une dureté plus
considérable que celles contenues dans l’alvéole,
dont le tissu compacte paraît comme osseux : leur
forme est cylindroïde. La face inférieure de ces
dents est semblable à la triturante, mais la multitude
d’ouvertures qui s’y remarquent, et qui
communiquent de part en part, sont, à cette partie
, un peu plus développées 5 un réseau vasculaire
et nerveux communique dans ces ouvertures, ce qui
fait que ces dents doivent toujours croître : cependant
je ne puis l’affirmer. Comme il est très-difficile
de se procurer ces animaux, je n’ai pu m’assurer
s’ils changeaient quelques unes de leurs dents, ou
du moins s’il y avait une dentition qui précédât
celle avec laquelle on les rencontre habituellement.
Pour qu’on ait une idée exacte de la porosité de
ces dents, j ’en ai fait représenter une par sa face
triturante. Voyez planche xvi, ligure 8.
DENTS DE L’ORNITHORHYNQUE.
Si les dents de l’oryctérope doivent nous paraître
singulières par leur organisation, nous ne devons
pas moins les regarder comme normales. Il est encore
un autre animal non moins intéressant, qui
présente des dents dont la structure est cornée : c’est
l’ornithorhynque ( 0Tn1th0Th.ynch.us parudoxus,
Blum.). Ces deux animaux ont été classés parmi
les mammifères édentés, c est-a-dire, d après les
naturalistes, comme animaux sans dents incisives.
Le nombre des dents chez l’ornithorhynque est
de huit, quatre pour l’une et l’autre mâchoire :
les antérieures sont alongées et ovoïdes 5 les postérieures
sont beaucoup plus larges et ont également
une figure ovoïde et aplatie. Ces dents présentent
une légère convexité surmontée de quelques aspérités
mamelonnées à leurs parties triturantes, tandis
qu’elles présentent à la face qui s’accole sur les
maxillaires (ces dents n’ont point d’alvéoles) et qui
leur sert de racine , une légère concavité qui reçoit
un tissu vasculeux et nerveux, propre à les entretenir
dans un état de vie. Ces dents sont composées
de filets cornés arrangés parallèlement et verticalement
les uns à coté des autres. Voyez les figures 9
et 10 de la planche xvi.