Des deux extrémités, l’une est radiculaire^u inférieure
ouverte, laquelle, dans l’état de vie, est remplie
d’une pulpe dentaire, comme nous l’avons déjà
fait observer pour les incisives supérieures. Cette
extrémité, chez le lapin, correspond au tiers inférieur
et interne de la première molaire, tandis
qu’elle va jusqu’à la troisième molaire pour le cochon
d’Inde, et qu’elle se prolonge au-delà de la
dernière molaire de quelques millimètres, où elle
se dirige en dehors chez 1 agouti, le castor, etc., etc.,
en passant au-dessous de toutes les molaires. Chez
le zemni ou rat-taupe, qui est très-commun dans
les environs de Bachmul, ville du gouvernement
EkaterinO'Slaf en Russie, et dont j ’ai rapporte
un bel individu que j ’ai donne au Museum d histoire
naturelle, cette extrémité dentaire, dis-je,
dépasse tellement en arrière, qu’elle excède le coté
externe du condyle de plusieurs millimètres. L’extrémité
supérieure est cette partie de la dent qui
excède les bords alvéolaires, et qui est taillée en
biseau aux dépens de sa face interne. Cette dent,
par cette extrémité, est affrontée à la dent superieure
qui chevauche un peu par dessus cette dent
inférieure : quant à sa composition organique elle
n’en diffère pas.
Des cinq molaires inférieures. Ces dents diffèrent
peu des molaires supérieures : la première est
plus grosse que la seconde \ la cinquième et dernière
est de moitié plus petite que la pénultième. Jen ai pu
rencontrer le cément de la première et la cinquième
molaire, tandis qu’il est facile de le voir dans les
trois molaires interposées entre ces deux dents. Si
l’on plonge l’une de ces dents qui contient du cément
dans l’acide hydroclorique étendu, on enlève
tout le phosphate et le carbonate de chaux, en sorte
qu’il n’en reste plus que le parenchyme gélatineux,
lequel est facile à développer et à distendre en
forme de sac i l’on retire du sillon où est situé le cément,
une lamelle simple et gélatineuse. Voyez,
pour cette dentition du lapin, la figure i et 2 de la
planche xvi, et pour son système nerveux , la
figure 3 de la xvne planche , ainsi que l’explication
de ces figures.
J’ai pris pour type de la dentition des rongeurs
le lapin, et nous avons vu que sa première dentition
était muée au dix-huitième jour. Ce phénomène
qui doit nous paraître bien singulier, par le peu de
temps que la nature emploie pour le renouvellement
de ces dents de lait, nous étonnera encore
davantage si nous portons nos recherches sur le cochon
d’Inde, dont les dents ne sont pas fermées par
leurs racines, et qui par conséquent poussent toujours
; nous étonnera, dis-je, si nous voulons y découvrir
une première dentition qu’il est impossible
de rencontrer immédiatement : cependant il en sera
autrement si on la cherche pendant qu’il est encore
renfermé dans le sein de sa mère. Effectivement, j ’ai
découvert cette dentition, et je me suis aperçu qu’il