chaque espèce de dents de la mâchoire inférieure ;
j ’ai pensé qu’il me suffisait de noter qu elles sont
semblables, pour la forme, aux dents correspondantes
de la mâchoire supérieure, et qu elles n’en
diffèrent ordinairement que par leur volume, qui
est en général et respectivement un peu moindre.
Des sacs, ou matrices dentaires.
Les matrices dentaires sont des espèces de petits
sacs renfermant un liquide gélatino-muqueux qui
constitue la pulpe dentaire.
La membrane qui forme la matrice dentaire est
d’une nature fibreuse ; elle est composée par un lacis
de vaisseaux qui, vus après une injection déliée,
pourraient faire croire que cette membrane n’est
qu’un réseau vasculeux. Mais, si on lave une préparation
ainsi injectée, et si ensuite on la laisse
macérer un instant, bientôt la même membrane
prend une couleur à peu près semblable à celle de
la couche qui se forme sur l’empois blanc nouvellement
fait.
Les follicules ou matrices des vingt dents de remplacement
diffèrent de celles de première dentition
en ce qu’elles ont le col beaucoup plus étroit et plus
alongé. C’est au tissu fibreux des gencives que s’attachent
les matrices dentaires de la première dentition
: elles s’unissent si intimement à ce tissu,
qu’elles semblent se confondre avec lui, et qu’il
devient absolument impossible de les en séparer,
quelques précautions que l’on prenne pour y parvenir.
Nonobstant les scrupuleuses recherches que j ’ai
faites pour m’assurer si les matrices de la première
dentition présentent un orifice du côté des gencives,
je n’ai pu acquérir aucune certitude sur ce point. Je
sais que des auteurs recommandables ont affirmé
l’existence de cet orifice, et que même M. le docteur
Delabarre indique le procédé au moyen duquel il
est parvenu à le reconnaître. J’ai suivi de point en
point le procédé de M. le docteur Delabarre, et j ’ai
effectivement aperçu l’orifice que cet anatomiste signale;
mais j ’ai cru reconnaître que, dans ce cas,
1 orifice dont il s’agit n’est produit que par l’action
destructive du procédé employé, et que l’état de la
préparation ne permet pas de conclure qu’il existe
ainsi dans l’état sain.
Les matrices des vingt dents de remplacement ou
de seconde dentition diffèrent, ainsi que je l’ai déjà
dit, de celles que je viens de décrire, en ce qu’elles
ont le col plus long et plus étroit; qu’elles se trouvent
placées derrière les premières dents, c’est-à-
dire que les incisives correspondent aux incisives ,
quoiqu elles en soient encore séparées par une cloison
osseuse ; de sorte que, si la chute des dents de
première dentition n’avait pas lieu, il se présenterait
nécessairement une double rangée de dents dans
tout le trajet de la ligne maxillaire.
M. le docteur Delabarre, dans son excellent