Sable, pour ne pas rifquer de perdre beaucoup de
temps en navigations inutiles, en attendant l’occafion
de l’aborder, d’autant que je làvois par des Anglois
qui pêchent ordinairement autour de cette ifle, que
les occafions font très-rares, & qu’ils trouvent à
peine dans tout l’été un jour propre à y defcendre.
Je dus reconnoître la terre aux ifles Michaux, je
prolongeai la côte de fort près, jufqu’à fille à
Guion, afin d’achever de connoître le détail de toute
la côte du fud de fille Royale par celui de cet
intervalle.
On alfure qu’il y a mouillage pour les vailfeaux
à l’abri de quelques ifles qui font entre fille Madame
& le port Touloufe, mais on n’en trouve
aucun depuis ce port julqu’à Gabarus : il y a feuler
ment derrière l’ifle du Saint-Efprit & à la pointe
Fourché, des anfes propres pour des chaloupes, &
quelques habitans y font la pêche ; la plus grande
des ifles Michaux & celle du Saint - ÊJprit tiennent
à la terre par des graves, elles font petites l’une âc
l’autre; la première ell de terre rougeâtre, on voit
auprès d’élle à un quart de lieue du côté de feft ,
deux iflots ou rochers hors de l’eau ; la fécondé ell
couverte de bois, on voit entre ces deux ifles a
une lieue & demie de fille Michaux, le cap Ban*
cher eau qui forme l’entrée de la grande rivière.
A un mille au fod-ouelt de la bouffole de fille
du Saint • EJprit, ell une roche fous 1 eau nommée
Malvoifne,
cte J*Amérique fiptentnonale.
Malvoifne, elle, ell dangereufe, mais on en voit les
brilans : on peut palTer entre elle ôc fille. Plufieurs
falaifes blanches le voient le* long de la côte entre
fille du Saint-Efprit & la pointe Fourché,fk. à trois
quarts de lieue de cette pointe au lud-eft y degrés
fod de la boulfole., ell une roche fous feau qui
brife rarement, on la nomme le Mulot.
Entre ja pointe Fourché & fille à Guion, à peu
près en ligne droite de ces deux points, font deux
rochers allez éle^yss au deflus de feau. L ’ifle à Guion
ell bafle, elle a environ un quart de lieue de longueur
ell &. ouefl: il y a entre elle & la grolfe Cor-
moraridière de la pointe de Gabarus, une douzaine
de rochers qui, paroiflent hors de l’eau : on peut
fans danger en palfer allez près.
Je relâchai enfoite à Louijbourg, où je trouvai
des lettres de la Cour, qui lors de mon départ n’y
étoient point encore arrivées ; elles me prelcrivoient
de retourner en France, après avoir achevé dans le
relie de L’été le forpfus des opérations que ma million
avoit pour objet ; je n’attendis qu’un vent favorable
pour y parvenir dans une dernière fortie, en parcourant
la côte de fell de. Aille Royale, & celle du fod,
de fille de Terre-neuve. J ’appris en même temps qu’il
avoit été fait en Europe, plufieurs oblèrvations qui
fe trouvoient côrrelpondantes de celles que j’avois
envoyées par les dentiers bâtimens.
&
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