Louijbourg étoit le lieu le plus avantageufement
fitué pour cela; il eft le centre du pays où je devois
opérer, ainfi fuppofé que je ne paryinlTe pas à en
affurer chacune des extrémités de la même manière,
on ne pouvoit pas craindre d’erreur confidérable en
les concluant de ce point fixe.
D ’ailleurs là proximité de la principale entrée du
golfe de Saint-Laurent y ne laififoit aucun doute fur la
pofition de cette entrée , & par conféquent fur le
trajet que les Vaiffeaux qui vont de France 'à Quebec
ont à faire. Cet endroit peut en être regardé comme
le terme, le relie de leur navigation dans 1e golfe &
dans 1e fleuve n’étant proprement qu’un cabotage.
Je me propolài donc de faire dans le cours de
l ’hiver les obfervations de tout genre qui pourroient
fe préfenter, afin qu’en comparant les rélultats de
celles qui me paroîtroient les plus décifives, leur
accord fut une preuve de l’exaélitude des differentes
méthodes, & m’affurât cette longitude d’une manière
invariable.
Ce lut le plus grand objet de mon travail; quelques
TemaFques fur la température - du climat, des
obfervations fuivies fur les marées de ce lieu, &
diverfes opérations de géométrie pratique, n ont fait
que remplir les loifirs que ces premières occupations
m’ont laides: Cet ordre que j’ai fuivi dans l’emploi
de mon temps ya régler auffi le compte que j en
dois rendre.
J’ai déjà dit que je n’avois trouvé dans la vi lie
aucune maifon, o f f l ’on pût commodément obferver,
la rigueur du froid ne me permettoit cependant plus
de travailler en plein air ; je pris le parti de faire
conftruire lùr le flanc méridional dû baftion du Roi »
auprès duquel j’étois logé, une cabane de charpente
couverte de planches, pour me fervir d obfervatoire.
En attendant quelle fut prête, je profitai de l’offre
obligeante que me fit M. Seguin , Contrôleur de la
Marine dans cette Colonie, dé monter les inflrumens
dans la maifon qu’il occupoit fur la place, fichant
que je la trouvois la moins mal difpofée pour y faire
quelques obfervations s’il s en prefentoit dans cet
intervalle.
J’eus dès-lors foin de prévoir tous les phénomènes
propres à déterminer la longitude ; la Carte du Z o diaque
publiée àj Londres par Senex, me fut pour
cela d’un grand fecours , en me fàifànt connoître
quand il devoit y avoir quelque éclipfe ou appulfëi
d’étoile par la Lune, qui ne fut point annoncé,© dans
la Connoiffance des Temps, ni dans les E'phémé-
rides, je m’affurois ainfi journelleme’ht de l’état
du ciel.
Ce n’eft que de cette attention , & de la longueur
de l’hiver qui efl de plus de fix mois dans qe pays>>
que je pouvois efpérer du fuccès,, à en juger 6c par
les vingt jours du mois d’Aout que j’avois été q
Louifboure làns avoir occafion dè ;fà%q;f|apçunç
M ij