•y 6 Voyage J u r les côtes
& celle de la roche qui en eft vers l’eft, & dont on
découvrait les brilàns : il n’aurait pas été moins
effentiel d’y marquer la pofition d’une autre roche
fous l’eau , qu’on nomme la roche des Bafques,
voifine de la côte du liid de fille Madame, & à peu
près devant Nérichat; on prétend qu’on en voit quelquefois
les brilàns, mais je ne les ai jamais aperçus.
Enfin j’y plaçai le point dès ruines du fort oit
âvoit été obfervée la latitude, & par ce moyen je
trouvai dans l’amplitude de l’arc du méridien compris
entre le parallèle des ruines de ce fort & celui
de la pointe de la Plâtrière, ou de la grande anfe, une
échelle pour cette carte, qu’il aurait été autrement
difficile , & même impoflible de lui donner exaéte ,
par les diftances toujours trop petites que j-?aurois pu
mefurer fiir le terrein, le pays étant abfolumerit couvert
de bois jufqu’au bord de la mer.
Je traçai pour cela lùr la carte, en conféquence de
la ligne nord & fud dé jà bouffole dont'je connoif-
Ibis la déclinaifon, une ligne nord& fud du monde,
ou Méridien , fur lequel ayant abaiffé dés perpendiculaires
de la pointe de la Plâtrîère & des'Tuines du
fort de Canfeau, l’intervalle entre les points de ce
méridien où tombent les deux perpendiculaires, qui
répond dans le ciel à 19 minutes 2 fécondés de
grand cercle, vaut .18101 toifes , fuivant la mefure
du degré par M. Picard. J ’ai divifé enfuite ce méridien
dé minute en minute > d’après les latitudes
de FAmérique feptentrionale. 77
obfervées aux deux extrémités de la. longueur déterminée,
& ces divifions fervent d’échelle à la carte en
prenant 3 minutes pour line lieue marine, dont 20
valent par conféquent un degré., & .chacune 2853
toifes,.
Il eft peu de pe-rfounes aujourd’hui qui ne çort-
noiffentd’exa&itude qu’on doit attendre de l’échelle
trouvée de cette manière ; & quoique je n’aie em-
ployé ce moyen que dans l’impoffibilitc de mefurer,
une grande bafe fur le terrein , j,e dirai cependant
qu’il eft plus fimple, plus facile & fufceptible d’autant
de précifion , fi l’on fe fert d’un inftrument de la
grandeur de celui qu’on a employé ic i, & fi l’arc du
méridien, dont la différence en latitude des deux
lieux eft la mefure, fe trouveauffi grand ; car quoiqu’on
ne puiffe point à la rigueur fe flatter de ne
commettre aucune erreur- dans les obfervations des
hauteurs des aftrcs , l’on lait du moins qu’il eft
poffible avec un pareil inftrument de réuffir à les
prendre à 4 ou 5 fécondés près : il eft aifé de voir
que quand même cette petite, erreur, exiftant dans
les deux obfervations, en aurait introduit une* de
8 à 1 o fécondés dans l’arc, peu fenfible à melure
qu’elle fe partage dans un gnuad elpàce, elle n’excé-
deroit bien-tôt plus les défauts prefque inévitables
dans la mefure d’une bafe fur le terrein , Iorfqu’on y
emploie un cordeau de yo toifes;, comme on le fait
ordinairement dans ces fortes d’opérations.