voir ieur peu de reffemblance : à la vérité, étant
toutes fondées fer des eflimes, elles ne pouvoient
guèrës s’accorder ; mais il n’en étoit pas moins fur-
prenant que dans certains endroits leurs différences,
montaffent a près de neuf degrés de longitude, oir
environ cent vingt lieues., comme on. le trouvé en;
effet entre les cartes Angloifes & H ollandoifes, dans,
là pofition de la côte orientale de fille de Terre-
neuve, ce qui fait plus, d’un fixième de fa diftance-
aux côtes d'Europe-
Ce neft pas que la plupart des Navigateurs n’euffent:
reconnu depuis long-temps ce défaut dafts les cartes ^
& principalement dans les Holfendoifes, par la différence
qu’ils trou voient ordinairement de leur eftime-
à leur atterrage ; quelques-unscependant portés à les*
croire exaéles, aimoient mieux rejeter fur leur route
une partie de ferrèur d’autres eherchoieht à jufbfier
les défauts journaliers dont üs s’étoient aperçus dans,
le courant de leur navigation, par l’influence des,
caufès étrangères & la variété des aCcidens phyfîques.
Cependant bien des conféquences fâcheufès pouvoient
réfùlter d’une pareille incertitude ; il y .a même
grande apparence que la perte de piufiëurs vaiffetfux
entr autres celle de là flûte du Roi le Chameau > en;
i 7 25» n eut point d’autre caufe. C ’efl pourquoi ,dans»
fcs nouvelles cartes Françoifes. qu’on dreflà il y a peur
d’annéesau Dépôt de la Marine, par les foins de
feu M. le Marquis d’Albert^ chef d’Efcadre„qui. enétoit
chargé v après avoir confuteé , tant les Joprnaux &
les Remarquai d’un; grand nombre d’Of&iers .& de
Pilotes habiles , que leSsobfervations faitesqàiQuébec
ôl à Bsjloitf où la néceflité d ’une correélion étoit
également indiquée, on crut devoir s arrêter à dés
portions qui tenoient à peu près le miiieun entre
celles des cartes Anglôifèâ - &■ . desy Holiandoifes : i î
y avoif apparence qu’on avoit beaucoup approché du
vrai ; mais pouvoit-on fe flatter d’avoir réufli 1 aufli
ne fe laffoit-on point en rendant compte de cette
correction, de publier l’importance dont il étoit de
l ’affurer. en faifant quelque obfervation aftronomique
à fille Royale, ou à celle de T erre -n euve ?
- Les; deux campagnes que je fis à l’Acadie en
17 4 6 , m’avoient donné lieu d’éprouver? les diffév
rentes cartes ; les: dangers où fe trouvèrent expofês.
dans la même année plufieurs vaiffeaux du Roi, de
fefeadre de M. le Duc Enville, furent le motif de
mon premier travail : M. le Comte de Maûrepas
auquel je rendis compte du deffein que j avois de
m’inftruire des principes d’Aftronomie, voulut bien
en protéger l’exécution, & l’étude à laquelle je me
livrai devint d’autant plus fàtisfàifànte pour moi,,
qu’indépendàmment du fruit perfonnel que l ’en
* Voyez l’Analyfe de la carte de l’Océan occidental; du Dépôt, eus
*73 8' & 174.2, & la petite carte"cfë? comparaifon de M. Buâche. i
Lorfqu’on citera la; carte du- Dépôt ce lèra toâjours1 celle de réditioiü
dfe 174X, g g ! ,
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