qu’on n’en éprouve ordinairement dans celle-ci; i£
efl vrai que nous t’avions faite dans ta plus belle
fàifon de l’année, mais on ne peut difconvenir que
cette navigation ne foit toujours, rude 6c defàgréable*.
ne fut-ce qu’à caufe de la contrariété perpétuelle dir
vent, 6c de la néoeffité où l’on efl de gagner plus de
fept cens lieues prefque toujours à la pointe de la
boulin^, avec un ciel rarement ferein, de la pluie:
& une brume trè-s-fFéquente;
Tels font les-temps auxquels on doit s’attendre
dans l’é té o n a de plus au printemps la rigueur dû
froid & la rencontre des glaces , qui peut être fort
dangereufo, & pendant l’automne les coups de vent
& la mer plus groffe-
Quetle différence d ’une pareille traverfée à celle-
dés vaiffeaux deftinés pour les -ifles Antilles 1 Ils font
également route vers l’oued, mais c’eft avec des cir *
confiances bien oppofées à celles que je viens de
détailler,, 6c dont on. voit les-eaufes dam la foule
fituation de ces mers fur ie globe: ils ont toujours
pour eux le vent alizé, ta douceur du climat 6c 1»
Beauté confiante du eiel 6c de la mer-
Le temps étoit clair, mais le vent au ftd-ouefl nous-
empêchoit de gagner Louijbourg: nous louvoyâmes
tout le jour 6c toute la nuit, pour nous trouver le
lendemain à portée d’entrer dans ce port ; mais,;
ia brume qui s’étoit élevée pendant la nuit, nous,
empêchoit de voir la terre le $ Août au matin „ 6L
nous fit craindre d’être peut-être piufieurs jours fans
pouvoir entrer : heuréufement de temps ’s’éclaircit
fur les huit heures , nous aperçûmes l’entrée du
port de Louijfbourg, 6c nous y mouillâmes à dix heures
du matin.
Une brume des plus épaiffes recommença le
moment d’après, 6c continua pendant piufieurs
îjourf,