iaê toit pas, 6c qu’on, ne peut connoitre qu’en tâtonnant
avec la fonde ; auffi ces bancs ont-ils dës figures
différentes fur prefque toutes les cartes : on ne peut
attendre que d ’un long temps, & de la multiplicité de
ées expériences, les corrections néceflaires à cet égard.
Les différences que Ion voit dans la pofition de,
Oes bants , ne viennent pas feulement du défaut
d’exaélitude des routes qui ont fervi à les tracer, mais
des limites des acores, que chacun fixe félon la profondeur
qui lui convient : il feroit pourtant oécefiàire
de fifivre for cela une méthode confiante, en regardant
, par exemple, torique l’on fort d ’un banc, 1 endroit
oè le fond eft de 150 braïîes, comme celui au
delà duquel on fuppofe <jSi®n le perdroit tout-à-fàit ,
puifque d ’un côté l ’on ne file guères davantage la
ligne de fonde, pour fàvoir quand on commence à
le, trouver, & que de l’autre fon rapport efl prefque
toujours infidèle au delà d’une pareille profondeur.
D ’aiHeurs l’on remarque que les acores de ces,
bancs font prefque droites, & que pour l’ordinaire
les fonds qui leur font extérieurs augmentent tout à
coup considérablement, fur-tout aux acores de la
partie orientale du grand banc entre le 43 & le
48e degré de latitude, où l’on en efi afféz affùré par
l ’atterrage des vadfeaux.
Par là on ne repréfénteroit plus comme bancs
différées, deux éminences contiguës entre lefquelles
On trouve toujours le fond, on n’en feroit alors qu’un
de T Amérique feptentrionale. 39
feu! banc, fur lequel le nombre de braffes défigne-
roit les éminences, & cela conviendrait beaucoup
mieux que d’y tracer des féparations, fur lefquellfft on
ne fauroit guères s’accorder, parce qu’on ne îçs fuppofe
pas à la même profondeur, & qui loin d’éclairer
les Navigateurs , ne peuvent que les jeter dans de
nouvelles ' incertitude^ ’ '
Ces bancs font dépeints de la manière que je viens
d’indiquer, dans la carte des variations de M. Halley,
que l’on trouve au commencement du 4e Livre du
Pilote Anglois, 6c dans une autre carte réduite de
l’océan occidental, qui eft auffi aù commencement
du même volume : le même trait ponétué qui forme
le grand banc y renferme û continuation dans le foq
de l’ifle de Terre-neuve> diftinguée ailleurs par les
noms de banc aux baleines 6c de banc à vertf deux
hauteurs qu’on peut regarder comme faifant partie du
grand banc, puifqo’elles n’en font féparées que par
des intervalles où Pan a toujours le fond.
C ’eft ce que j’avois déjà éprouve, 6c nous le vérifiâmes
encore dans cette occafion, car en traverfànt le
grand banc l’on fonda de quatre en quatre heures, &
même plus fouvent, pour tâcher de connoître quand
nous en fortifions, & fi nousperdrions le fond, ou du
moins fi nous le trouverionsà une afiex grande profondeur
pour nous faire apercevoir de ces intervalles de
réparation de banc que les cartes marquoient à la jatfé
tude où nous étions alors, mais nous ne trouvâmes pas.-